Mohammad Amir-Moezzi – Le guide divin dans le shi’isme originel – Extraits

Mohammad Amir-Moezzi – Le guide divin dans le shi’isme originel – Extraits

Ce donne un aperçu historique et ésotérique très intéressant des origines de l’islam et en particulier de l’imamisme, un courant primitif peu connu du grand public.

p.11 : l’axe de la vision du monde imamite est la personne du Guide Parfait (l’imâm)

p.13 : ce livre traite de la période imamite du 7ème au 9ème siècle.

p.14 : l’imâmisme n’est pas une théologie rationelle de type mu’tazilite

p.15 : les imâms parlent du ‘aql, faussement traduit par « raison », c’est en fait l’organe de compréhension spirituelle

p.15 : l’imâmisme rationnel ou plus précisément « rationalisé » est assez tardif, postérieur à l’époque des imâms

p.15 : deux traditions imâmites de nature et de vision du monde totalement différentes, donc.

p.17 : Le ‘aql de la racine coranique => sorte de perception ou prise de conscience du divin consistant à la fois en une réflexion méditative, une remémoration, une intuition et une science immédiates

p.18 : « le ‘aql est l’axe autour duquel tourne la vérité », « le ‘aql est l’axe de notre religion »

p.19 : Le ‘aql et l’Ignorance se voient ensuite dotés de 75 Armées (jund) qui sont respectivement autant de qualités et de défauts moraux et spirituels, élevés au rang de puissances et de contre-puissances cosmiques, commençant leur lutte dès cette origine de l’univers

p.20 : Des ressemblances entre les conceptions imâmites et grecques deviennent sensibles dans les aspects éthiques et sotériologiques. Par contre la similitude de certaines idées avec le dualisme mazdéen (tardif?) est troublante, un dualisme non pas au niveau de Dieu mais de la création : le ‘aql a un opposé de même niveau ontologique, à savoir le jahl (Ignorance cosmique) — combat perpétuel entre les Armées du ‘aql et du jahl — ce qui rappelle le mythe iranien de la Guerre Primordiale tel que le rapporte al-Shahrastânî

p.21 : Au plan humain, le ‘aql imâmite est (…)  un don de Dieu, une faculté innée de connaissance transcendante, plus ou moins développée selon les individus

p.22 : embryon plus ou moins pétri de ‘aql. — Tout ce que peut faire l’homme c’est de le développer, d’actualiser le ‘aql, ce don divin à l’état potentiel, à l’aide du ‘ilm, c’est-à-dire de la science initiatique enseignée par les imâms

p.23 : La conception selon laquelle le coeur est le siège des pouvoirs psychiques ou spirituels est commune non seulement chez les musulmans (surtout avant l’influence progressive de la médecine grecque) et les sémites, mais aussi chez un grand nombre de peuples anciens (cf à ce sujet A. Guillaumont, « les sens du nom du coeur dans l’Antiquité » in Etudes Carmélitaines.) Cette conception prend une importance particulière dans l’imâmologie de l’imâmisme ancien puisqu’elle semble constituer la base spéculative d’une « technique » spirituelle, peut-être la plus importante de la doctrine primitive, à savoir la pratique de « la vision par (ou dans) le coeur »

p.26 : l’avènement de la Résurrection est intimement lié au « Retour » de l’imâm caché et à sa mission ultime de vaincre définitivement les forces de l’Ignorance

p.27 : C’est grâce au ‘aql qu’ils distinguent le beau du laid, qu’ils se rendent compte que l’obscurité est dans l’ignorance et la lumière dans la Science

p.30 : mystères des enseignements des imâms => constitué d’éléments cosmogoniques, mystiques, ésotériques voire magiques et occultes, somme toute non rationnels

p.35 : à partir du 6ème imâm : premières tendances d’opposition entre partisans et adversaires de l’usage de la théologie dialectique, le kalâm

p.39 :  un des principaux effets du rejet du kalâm et ses modes d’investigations par les imâms fut la prédominance de la tendance « rationaliste » des traditionalistes de ce qu’on appelle maintenant « l’Ecole de Qumm » et ce, pendant toute la période de la présence des imâms, celle de l’Occultation mineure (survenue en 874) et le début de l’Occultation majeure (941)

p.40 : Ce ne fut qu’à partir de la seconde moitié du Xe siècle que la tendance « rationaliste » des théologiens et juristes de « l’Ecole de Bagdad » commencèrent à prendre le dessus, sous l’impulsion de l’oeuvre monumentale d’al-shaykh al-Mufîd (1022) —- la prédominance aux « rationalistes » sur l’évolution de la doctrine imâmite de base, dès le 10ème siècle

p.41 : données cosmogoniques sur la préexistence des imâms => entités prééternelles lumineuses des imâms, initiation des entités spirituelles pures dans les mondes originels des « ombres » et des « particules », les Pactes préexistenciels, la création des esprits, des coeurs et des corps des imâms et de leurs fidèles d’une part, des « Ennemis » des imâms et de leurs partisans d’autre part, la conception et la naissance miraculeuse des imâms, la « clairvoyance » des imâms appliquée à « l’argile » des hommes pour connaître leur destin et les caractéristiques de ceux-ci.

p.42 : Science des imâms :

1) la connaissance du Monde Invisible
2) la connaissance du passé, du présent et du futur
3) la connaissance de la science de l’herméneutique (ta’wil) de tous les livres sacrés antérieurs
4) la connaissance de toutes les langues, du langage des bêtes, des oiseaux, des choses inanimées et des « métamorphosés »
5) la colonne de lumière que l’imâm peut visualiser à volonté pour y voir la réponse à toutes ses questions
6) « le marquage du coeur » et le « percement du tympan », comme moyens occultes de la « transmission » de la Science.

Sur leurs pouvoirs surnaturels :

1) la détention du pouvoir surnaturel du Nom Suprême de Dieu et des objets sacrés ayant appartenu aux prophètes
2) le pouvoir de ressusciter les morts, communiquer avec les trépassés, guérir les maladies
3) les pouvoirs de clairvoyance, « clairaudiance », physiognomonie
4) le déplacement instantané dans l’espace et le chevauchement des nuages
5) la pratique de la divination et de la magie
6) la relation avec l’esprit du Prophète Muhammad

p.43la seule version intégrale du Coran, contenant tous les mystères des cieux et de la terre, du passé, du présent et du futur, était en la possession de ‘Ali. La Vulgate constituée sous le califat de ‘Uthmân n’est, d’après les imâms, qu’une version altérée, falsifiée et censurée, ne contenant que le tiers du Coran intégral; celui-ci aurait été transmis secrètement d’un imâm à l’autre jusqu’à l’imâm caché qui l’aurait emmené avec lui dans son Occultation. Les hommes ne connaîtront le Coran intégral qu’après le Retour du mahdi

p.44 : Al-Nu’mânî, disciple d’al-Kulaynî, rapporte un grand nombre de traditions à caractère miraculeux, ésotérique et occulte et les présente d’une manière fort développée et bien construite. Prenons comme exemples, encore 6 séries de tradition : 1) la conception, la naissance et les facultés surnaturelles du douzième imâm, 2) le mahdî apportera une nouvelle Sunna, 3) la durée de son gouvernement avant l’avènement de la Résurrection finale, et pour ce qui est de ses « compagnons », : 4) ils seront non-arabes (‘ajam) et combattront essentiellement les arabes et les « musulmans » (à cause de leur traîtrise envers les îmams), 5) ils seront dôtés de pouvoirs surnaturels, 6) ce sont des initiés à l’enseignement ésotérique des imâms

p.46 : la doctrine imâmite originelle, présentée à travers les propos des imâms et enregistrée par les premiers compilateurs dont le dernier grand nom serait Ibn Bâbûye, est marquée sensiblement d’un caractère « hétérodoxe » ésotérique et mystique, voire magique et occulte. (…)
Dès après l’Occultation, vers le milieu du Xe siècle, à une époque profondément marquée par le rationalisme théologique surtout mu’tazilite, les théologiens et traditionnistes imâmites semblent s’être vus face à une somme d’enseignements « non rationnels » trouvait difficilement des bases justificatives aussi bien théologiques que coraniques. N’ayant plus un imâm « visible » à leur tête, vivant dans un milieu socialement hostile et politiquement imprévisible et à une époque intellectuellement tendue vers le rationalisme, les penseurs imâmites paraissent s’être vus contraints à faire une sorte de compromis entre la sauvegarde de la doctrine originelle et le souci de ne pas heurter brutalement les idéologies dominantes.

p.48 : La reconnaissance de la tradition ésotérique supra-rationnelle primitive constitue notre second critère méthodologique, puisque c’est par rapport à cette tradition que nous pouvons mesurer le degré de fidélité des sources à la doctrine originelle.

p.49 : « un certain équilibre entre « le rationalisme » et « le traditionalisme » fut rétabli par al-Tûsî. (…) al-Tûsî réussit à réhabiliter dans l’ensemble et d’une façon définitive, les compilations anciennes de type « traditionaliste » (…) on continuera à respecter leurs auteurs, à copier et recopier leurs oeuvres, mais à quelques exceptions tardives près, on essaya de garder un silence quasi absolu sur les traditions qui « posaient problème »

p.59 : Le chercheur un tant soit peu habitué à la littérature de hadith sunnite, aura sans doute une nette impression de « dépaysement » en abordant la tradition doctrinale imâmite. Bien que les deux catégories de traditions puissent aussi bien être appelées « traditions imâmites » puisqu’elles sont toutes deux fondées sur les propos des imâms, c’est surtout la seconde, dans la mesure où elle se distingue nettement de la tradition sunnite, qui mérite d’être étudiée comme étant la tradition imâmite à proprement parler; c’est elle qui contient les traits véritablement originaux de la doctrine.

p.61 : Les dits des imâms sont de nature aussi sacrée que ceux du Prophète, voire que les Paroles divines; cet aspect est explicitement exprimé dans une tradition remontant à Ja’far.

p.63 :  La solidité de la chaîne de transmission ne présente aucunement la même importance que dans le sunnisme. En effet, en milieu sunnite, un des critères fondamentaux de l’authenticité d’une chaîne, c’est l’autorité des Compagnons du Prophète. En milieu imâmite, non seulement la quasi-totalité de ces Compagnons ne jouissent d’aucun respect, mais ils sont considérés comme les pires ennemis du Prophète et de sa mission (…)

p.64 : Contredire la tradition sunnite semble constituer un autre critère du degré de crédibilité des traditions auquel ont fait allusion les imâms —- « la bonne direction se trouve dans la tradition qui contredit la « masse »

p.67 : à partir de l’époque de Ja’fa, les disciples, obéissent vraisemblablement à ses exhortations commencèrent à mettre par écrit systématiquement les propos des imâms, ce qui aurait abouti à l’élaboration des « 400 livres »

p.68 : appel de Ja’far pour mettre par écrit la tradition imâmite en présage du « temps des calamités »=> rédaction des 400 livres

p.69 : Ce fut au temps du shaykh al-Tûsi (1067) et pendant la vie d’al-Murtada, que ces deux bibliothèques ainsi que celle d’Al-Tûsî furent incendiées au cours des émeutes anti-shî’ites de Baghdad. Nombre d’exemplaires des « 400″ livres auraient été détruits à ce moment-là.

p.70 : recherche du corpus imâmite sous la forme la plus ancienne — il y a au sein de l’imamisme ancien deux traditions de nature et de teneur différentes. La première que j’ai appelée « la tradition ésotérique non rationnelle primitive » est celle qui a prévalu jusqu’à la moitié du Xe siècle; elle représente la phase pré-kalâmique et pré-philosophique de la doctrine, où le langage est encore à son stade pour ainsi dire « mythique », proprement imperméable au raisonnement dialectique. La seconde tradition, « la tradition rationnelle théologico-juridique », moins ancienne, devint prédominante à partir de cette époque et le resta jusqu’à nos jours, adoptant un langage de plus en plus « logique ». Je considère que les sources appartenant à la première tradition – ou tout du moins s’en rapprochant – reflètent d’une manière plus fidèle les enseignements originels des imâms

p.73 : La doctrine imâmite est entièrement dominée par l’ensemble sacré formé par le Prophète Muhammad, sa fille Fatima et les douze imâms, et appelé « les Quatorze Impeccables » ou les « Quatorze Preues ». Ces personnes forment une totalité  (…) —- exotérisme de l’Islam : par Mohammed, ésotérisme : par ‘Ali.

p.80 : Comme on le verra plus loin, la science initiatique et la conséquence en quelque sorte de cette dernière, les pouvoirs miraculeux constituent les deux principales caractéristiques de l’existence des imâms (…)

p.82 : Descriptions des entités de corps subtils => on rencontre des expressions telles que « des esprits faits de lumière ». On pourrait croire qu’il s’agit d’entités lumineuses d’une substance extrêmement subtile : « Avant d’être créé [matériellement], l’imâm… était une ombre faite de souffle, à droite du Trône divin. » —— « parfois ces ombres étaient de couleur verte »

p.86 : Le Pacte a eu lieu dans le Monde des ombres ou des particules qui de ce fait est également appelé le Monde du Pacte; ce sont les « êtres purs » sous forme de particules ou d’ombres rendues « conscientes », à qui Dieu fait conclure le Pacte sacré.

p.88 : Il serait logique de placer « l’Initiation Primordiale » après ce Pacte à quadruple serment. En effet, il est dit que dans le Monde des ombres, les entités préexistentielles des Impeccables enseignèrent les Sciences sacrées aux ombres des « êtres purs »; ces Sciences étant secrètes, les futurs initiés ne pouvaient les recevoir qu’après avoir solennellement prêté serment, selon une règle universelle de toutes les doctrines ésotériques ou initiatiques.

p.91 : Un autre événement est dit avoir eu lieu dans le Monde des ombres : la création des descendants d’Adam, sous forme de particules, à partir de la Terre et de l’Eau. Je pense que l’appellation « Second Monde des particules » conviendrait à cette étape, puisqu’elle expliquerait d’une part l’appellation attestée du Premier Monde des particules et correspondrait d’autre part à cette création progressive des Mondes de moins en moins subtils, de plus en plus matérialisés.

p.93 : Ce qui caractérise les Impeccables dans ce Monde de particules, à part leur rôle de maître initiateurs des « êtres purs », c’est ce que l’on pourrait appeler la faculté de « pré-voyance », au sens où ils « voient » dans les particules ou « l’argile » des descendants d’Adam, aussi bien « les purs » que « les impurs », toute leur nature et leur destinée future, jusqu’au moindre de leurs actes, paroles et pensées. Les pouvoirs miraculeux des imâms, relatifs à la lecture de pensée et à la physiognomonie pendant leur existence dans le monde sensible sont parfois présentés comme résultant d’une réminiscence de ce qu’ils avaient « vu » dans « l’argile » des hommes dans le Monde des particules.

p.100 : Dans une tradition de Ja’far, ‘Illiyyin est remplacé par le Trône : « Dieu nous créa [i.e. nos entités de lumière ou nos esprits] de la Lumière de Sa Majesté, puis Il donna forme à notre création à partir d’une Argile bien gardée, secrète, tirée du dessous du Trône et Il fit habiter notre forme par notre lumière; nous sommes ainsi des créatures humaines lumineuses gratifiées de ce dont Dieu n’a gratifié nul autre. Et Il créa les esprits de nos fidèles à partir de notre Agrile et leurs corps à partir d’une autre, bien gardée et secrète, plus basse que la notre. A part nos fidèles et les prophètes, Dieu ne gratifia de cela nulle autre créature. C’est pour cette raison que seuls, nous et eux [i.e. nos initiés, les êtres humains purs, les prophètes et les fidèles des imâms], méritons d’être appelés des hommes, alors que les autres ne sont que des moucherons destinés au feu de l’Enfer.

p.101 : Selon la tradition imâmite, les initiés à l’ésotérique de la religion ont le même « poids » spirituel que les prophètes dans l’économie universelle du Sacré et dans la lutte contre les Armées de l’Ignorance.

(…) La croyance à des créations cycliques et des humanités successives existe dans l’imâmisme ancien, bien qu’aucune précision ni développement ne soient apportés par les imâms à ce sujet; la tradition de base de cette croyance se trouve dans le commentaire d’al-Bâqir au Coran : « Sommes-Nous alors fatigué [c’est Dieu qui parle] par la première création pour qu’ils soient dans le doute sur une nouvelle création ? »

p.102 : « Crois-tu que Dieu n’a créé que ce monde ? Qu’Il n’a pas créé d’autres humanités que vous ? Certes non, Il a créé des milliers et des milliers de mondes, des milliers et des milliers d’Adam et tu n’habites que le dernier de ces mondes, parmi la dernière de ces humanités adamiques. »

p.103 : « Nous étions des silhouettes de lumière, déclare le Prophète, jusqu’à ce que Dieu voulût créer nos formes; Il nous transforma en une colonne de lumière et nous jeta dans les lombes d’Adam; puis, Il nous fit transmettre à travers les lombes des pères et les matrices des mères sans que nous soyons touchés par la souillure de l’associationnisme ni par aucun adultère dû à l’infidélité; et lorsqu’Il nous fit parvenir dans les lombes de ‘Abd al-Muttalib [grand-père commun du Prophète et de ‘Ali], Il divisa la Lumière en deux et déposa une moitié dans les lombes de « AbdAllah [le père du Prophète] et l’autre moitié dans ceux d’Abû Tâlib [l’oncle du Prophète et le père de ‘Ali]; Âmina [la mère du Prophète] reçut en son sein la moitié qui me revenait et me mit au monde; de même, Fâtima, fille d’Assad [la mère de ‘Ali] reçut en son sein la moitié qui revenait à ‘Ali et le mit au monde. Dieu fît revenir ensuite vers moi la colonne [de lumière] et j’engendrai Fatima; de même Il la fit revenir vers ‘Ali et il engendra al-Hasan et al-Husayn… Ainsi cette lumière se transmettra d’imâm à imâm jusqu’au Jour de la Résurrection. »

p.113 : La Vision par le coeur

« Al-ru’ya bi’l-qalb », que l’on pourrait traduire par « la vision par le coeur » ou bien « la vision par le coeur », semble être une application spirituelle des données relatives à l’entité préexistentielle lumineuse de l’Imâm et trouver ses bases doctrinales dans les éléments cosmogoniques de l’imâmologie ainsi que dans certains traits de la théologie imâmite. Cette notion, jusqu’ici restée inaperçue, fondée sur ce que l’on pourrait appeler « l’anatomie subtile », débouche sur une dimension anthropologique de l’imâmisme et révèle un autre aspect, tout aussi peu étudié, à savoir l’aspect pratique de la spiritualité imâmite ancienne.

p.127 : Cette possibilité de vision découle logiquement, si je puis dire, aussi bien de la cosmogonie imâmite que de sa théorie de la vision fondée sur sa théologie. Nous avons vu en effet que le coeur du croyant fidèle est consubstantiel au corps de l’Imâm, corps identique dans la préexistence à la forme lumineuse de l’Imâm sont donc de nature foncièrement identique, ce qui rend possible l’acte de la vision où le sujet voyant est le « coeur de l’initié » et l’objet vu le « corps de lumière de l’Imâm ». La lumière de l’Imâm en tant que la plus grande manifestation de ce qui peut être manifesté de Dieu semble comprendre plusieurs modalités; certaines allusions des imâms font état de la complexité de ces modalités (…)

p.129 : Bien que possédant toute une « science du coeur », le soufisme primitif sunnite ne fournit que des allusions fort furtives à la vision par le coeur. Les choses semblent commencer à se préciser et être conceptualisées à partir de Najm al-Dîn al-Kubrä (1220-21) et son Ecole.
Dans ses Rawâ’ih al-jamâl wa fawâtih al-jalâl, le Maître du Khawârazm apporte de longs développement sur les « centres subtils » et en particulier « le centre subtil du coeur », siège de l’âme pacifiée, ses lumières et les couleurs qui caractérisent celles-ci ; le Soleil du coeur est appelé le Maître de l’Invisible, le Guide ou la Balance de l’Invisible, élevant le mystique del a station du coeur au Ciel. Najm al-Dîn « Dâyeh » al-Râzî (1256), classifie les lumières colorées visualisées dans le coeur, selon leurs sept degrés ascendants de profondeur : balnche, jaune, bleu-gris, verte, bleu azur, rouge et noire. Chez ‘Alâ al-Dawla al-Simnânî (1336), autre maître kubrâwî, l’ordre des centres subtils et l’échelonnement des lumières colorées sont différentes : le centre subtil du corps physique (litt. le centre subtil du moule) de couleur noire ou gris foncée, celui de l’âme charnelle de couleur bleu-gris; les cinq autres latâ’if sont situés dans le coeur : le centre subtil du coeur ou du Soi en rouge; celui du « Secret » en blanc; celui de l’Esprit en jaune; celui du « Caché » en noir lumineux et enfin celui de la « Vérité » en vert. Bien entendu, à chaque degré, le mystique se rapproche un peu plus de la Réalité divine. A la différence des yoguis indiens, les mystiques musulmans ne semblent pas intéressés par les centres énergétiques subtils répartis dans le buste, le cou et la tête, mais semblent surtout avoir fixé leur concentration sur les centres subtils du coeur, distincts par leurs lumières colorés. Les soufis naqshbandis, eux aussi, distinguent cinq lata’if au niveau du coeur; le maître Mahammad Amîn al-Kurdi al-Shafi’i al-Naqshbandî (1914), dans son ouvrage au titre significatif, L’Illumination des coeurs, les décrit ainsi : le « coeur », situé à deux doigts en dessous du mamelon gauche vers l’extérieur, de couleur jaune ; « l’esprit », à deux doigts en dessous du mamelon droit vers le milieu de la poitrine, de couleur rouge; « le Secret », à deux doigts au-dessus du mamelon gauche vers le milieu, de couleur blanche; « le Caché », à deux doigts au-dessus du mamelon droit vers le milieu, de couleur noire et enfant « le Plus Caché » au centre de la poitrine, de couleur verte. L’auteur donne ensuite la description de la concentration dans chaque niveau et en particulier les dhikr correspondant à chacun d’eux. Ne peut-on pas supposer que les cinq sortes de lumière du propos énigmatique de Ja’far, à savoir le Soleil, le Siège, le Trône, le Voile et le Rideau, chacune un septantième de la suivante, seraient une allusion « archaïque » aux cinq niveaux lumineux du coeur chez les soufis ? De même, les Lumières colorées des propos de ‘Ali et d’al-Ridâ ne désigneraient-elles pas les photismes de couleurs suprasensibles visualisés au niveau du coeur par les mystiques ?

p.132 : La vision par le coeur semble être pratiquée par toutes les principales Ecoles de mystique imâmite, Ecoles organisées en tant que telles essentiellement après le XVIe siècle et la déclaration de l’imâmisme comme religion d’Etat en Iran par la dynastie Safawide. La pratique de la vision est basée sur des techniques de concentration et des oraisons de prières que la maîtres disent avoir reçues par transmission orale grâce à des chaînes d’initiés qui aboutissent toutes aux imâms historiques; le sujet constitue un des plus grands secrets des Ecoles et dans les sources écrites une grande discrétion est de règle sur tout ce qui relève des aspects techniques de la pratique, ou bien les choses y sont expliquées à l’aide d’un langage et d’expressions que seuls les disciples initiés sont censés comprendre. Pourtant, en ce qui concerne notre problématique, certaines allusions, en somme assez rares à travers les textes, me semblent suffisamment parlantes; parmi les maîtres de la confrérie des Ni’matullâhiyya, Muzaffar ‘Ali Shâh (1801) écrit dans son traité en persan intitulé Le Soufre Rouge : « Le coeur réel spirituel est le lieu de manifestation de la Lumière de Dieu et le Miroir des épiphanies de la Présence de l’Imâm; il s’agit d’une entité subtile divine, une entité immatérielle spirituelle. Et la forme physique de ce coeur réel est l’organe charnel de forme pinéale situé à gauche du creux de la poitrine qui est comme une fenêtre donnant sur l’entité subtile spirituelle et comme le vicaire de l’entité immatérielle. Toute épiphanie abstraite réalisée dans le coeur spirituelle, se manifeste sous une forme ou une représentation concrète dans le coeur physique. La forme parfaite, représentation de l’Epiphanie parfaite… est la Forme de l’Homme. Salihiyya, oeuvre de Nûr ‘Ali Shâh le Second (1918), autre maître de la même confrérie, comporte de nombreuses allusions : « La Lumière qui se manifeste dans le coeur est celle de l’Imâm, une Lumière dans le coeur du croyant fidèle, plus éclatante que celle du soleil… Il n’y a en fait aucune commune mesure, la Lumière de l’Imâm est la manifestation de la Lumière de Dieu [ou de la Vérité, haqq] et celle du soleil n’est que ténèbre et poussière… (…)

p.134 (……) : Les soufis de l’Ecole Oveysi (Uwaysî). ont fait de la vision par le coeur la pratique fondamentale de tout leur enseignement ; le mot d’ordre de la confrérie, contenant et résumant selon les maîtres l’alpha et l’oméga de la Voie mystique, c’est « ‘alayka biqalbika », formule lapidaire attribuée à Uways al-Qaranî, célèbre ascète mystique du temps du Prophète de qui l’Ecole tire son nom, et que l’on pourrait approximativement traduire par « à toi de veiller sur ton coeur ». Tout en restant toujours très discret sur les aspects techniques, la confrérie a jugé nécessaire de publier récemment un livre, préparé par un adepte, sur les références à la vision par le coeur, ou censées telles, dans l’Ancien et le Nouveau Testament, le Coran, les hadith du Prophète et des imâms, ainsi que dans les écrits des maîtres de l’Ecole Oveysî; la Lumière du coeur y est considérée comme l’Imâm intérieur du mystique; c’est la prise de conscience et la vision de cet Imâm ainsi que l’obéissance à son égard qui garantissent la progression sur la Voie spirituelle.

p.137 : Plusieurs éléments sont communs dans les expériences visionnaires des mystiques sunnites et shi’ites : la Lumière, le fait qu’à un certain stade de l’expérience la Lumière se manifeste sous une forme humaine et que celle-ci est identifiée, perçue et vécue comme étant la forme lumineuse du Maître divin et enfin le fait que grâce à ce Maître de Lumière, le mystique atteint la Connaissance. [Ces mêmes éléments se retrouvent dans d’autres traditions ésotériques et mystiques; prenons à titre d’exemple certaines traditions hindoues et celle des moines orthodoxes hésychastes]

p.138 : La vision par (ou dans) le coeur aurait été la pratique spirituelle par excellence de l’imâmisme ancien.

p.139 : La pratique aurait comporté une concentration particulière et des répétitions des formules sacrées, mais à ma connaissance, rien n’est indiqué dans le corpus ancien, au sujet d’une éventuelle posture requise.

p.142 : Un texte indien : « Par la concentration sur le centre du coeur, le yogi obtient le savoir illimité, connaît le passé, le présent et l’avenir; il possède la clairvoyance et la « clairaudiance »; il peut voir les dieux et les déesses et maîtrise les êtres surnaturels qui se meuvent dans l’espace. Celui qui, chaque jour, fixe son regard intérieur sur la Flamme cachée du coeur, obtient le pouvoir de se mouvoir dans les airs et celui de se rendre à volonté partout dans le monde « (Shiva Samhitâ)
Il est intéressant de constater que les facultés prodigieuses que le texte shivaïte énumère pour l’ascète qui se concentre sur la « Flamme du coeur » sont exactement celles qui sont attribuées aux imâms et parfois à certains de leurs initiés, en particulier les « représentants » de l’imâm caché.

p.144: Selon mon hypothèse, les allusions « techniques » à la vision par le coeur dans le corpus ancien des imâms, seraient les plus vieilles attestations en Islam, d’une pratique spirituelle qui aura largement cours parmi les mystiques aussi bien sunnites que shi’ites et témoigneraient, au sein de la doctrine imâmite, de l’aspect expérimental d’une imâmologie intériorisée.

p.148 : Il est également rapporté de Ja’far qu’au moment où le femme d’un imâm est conçu dans la matrice de sa mère, celle-ci tombe dans une sorte de torpeur semblable à un ravissement qui durera toute une journée ou toute une nuit; elle sera visitée ensuite dans le rêve par « un homme » (rajulan, un ange ayant pris l’aspect d’un homme?) qui lui annoncera la bonne nouvelle et au réveil, elle entendra, venant de son côté droit, une voix annonçant la même heureuse nouvelle; pendant la grossesse, elle se sent légère et au moment de l’accouchement, elle n’a aucune douleur. Lorsqu’arrive le moment de la naissance de l’imâm, un bruit étrange emplit la pièce et une lumière, que seuls les parents peuvent voir, se manifeste dans la maison.

p.149 : Les imâms ont, dès leur naissance, un certain nombre de caractéristiques physiques extraordinaires : ils ont le cordon ombilical coupé, ils sont propres et circoncis, ils sont conscients même pendant le sommeil (…)

p.151 : Un autre phénomène surnaturel accompagne la naissance de l’imâm : l’apparition de la « colonne de lumière » Cette colonne, sa description, ses caractéristiques et l’usage qu’en fait l’imâm sont d’autant plus intéressants qu’ils présentent des analogies frappantes avec les données concernant un phénomène connu dans les sciences occultes et la magie. D’après toute une série de traditions, dès qu’un imâm est né, Dieu fait apparaître pour lui une lumière; celle-ci est décrite de plusieurs façons : la description la plus fréquente est celle d’une colonne de lumière ou d’une colonne faite de lumière, mais elle est dite aussi « minaret de lumière », « lampe faite de lumière » ou encore « une lumière semblable à un lingot d’or. »

p.152 : Dès sa naissance, et durant toute sa vie, l’imâm a le pouvoir de visualiser à volonté la colonne de lumière qui de ce fait est une des nombreuses sources de sa « science initiatique ». Nos traditions insistent plus particulièrement sur deux sortes de connaissance acquises par « vision » grâce à cette lumière surnaturelle : d’abord celle des pensées, des intentions et des actions des créatures : « Pour lui [l’imâm] est instaurée « une Lampe de lumière » grâce à laquelle il connaît les pensées cachées et voit les actions des créatures. Ensuite, la vision de tout ce qu’il veut voir à travers le monde; il s’agit du pouvoir occulte de la vision à distance (…)

p.153 : comparaison de la « colonne de lumière » à l’Akasha ou « lumière astrale »

p.158 : conflit entre ‘Ail et ses compagnons à l’autorité Omeyyade

p.159 : Mu’âwiya, hostile au shî’ites depuis la bataille de Siffin (657), commença le conflit pour le pouvoir, en 669 il fait empoisonner l’imâm. Révoltes réprimées par les Omeyyades

p.160 : passivité du 8ème imâm au niveau politique

p.162 : sixième imâm illustre par sa connaissance traditionnelle et sagesse à caractère ésotérique (gnose mystique, alchimie, astrologie, science occulte des lettres…)

p.163 : raison de la passivité politique des imâms : ils ont à disposition les Livres révélés, appelés les Livres de ‘Ali et Fatima, qui contiennent les noms de tous les souverains ainsi que ceux de leurs pères et ce jusqu’à la fin du Temps.

p.173 : Tout se passe comme si les imâms s’étaient rendus compte et essayaient de persuader leurs fidèles que l’ère de la « bonne entente » entre les pouvoirs « temporels » et « spirituel », comme ce fut le cas au temps du Prophète, était révolue; ils paraissaient avoir déduit que la Vraie Religion (la doctrine ésotérique des imâms), telle qu’ils l’entendaient, et la politique étaient devenues deux pôles à jamais inconciliables.

p.178 : Attitude ambiguë de Ja’far; devant la question claire d’un disciple : « Est-ce que les nages se manifestent à vous ? » le sixième imâm évite de répondre et se contente de caresser la tête d’un de ses fils et de dire : « Les anges sont à l’égard de nos enfants plus gentils que nous-mêmes ». Ensuite, nous l’avons vu, les Impeccables reçoivent, à part l’inspiration des anges, celle d’une entité céleste appelée al-Rûh, entité supérieure aux anges, y compris à l’ange Gabriel, l’ange de la révélation des prophètes. Par ailleurs, nous l’avons également vu, les Impeccables ont sont ontologiquement supérieurs aux prophètes puisqu’ils ont été créés à partir d’une « matière » plus noble, ce qui implique, entre autres, qu’ils ont un rôle plus important que celui des prophètes, dans l’économie sacrée universelle.

p.182 : forces surnaturelles des Imâms

p.183 : divination par jets de pierre

p.186 : Les imâms détiennent la version originelle et intégrale du Coran, trois fois plus volumineuse que la Vulgate constituée sous le califat de ‘Uthmân; d’après les imâms, cette Vulgate a été constituée à partir d’une version mutilée, déformée et censurée dès après la mort du Prophète et la mise à l’écart du pouvoir de ‘Ali.

p.187 : Les Livres Secrets seraient au nombre de sept.

p.192 : La magie, aussi bien la théurgie que la goétie, enseigne que les « liquides » du corps peuvent servir de « véhicules » aux influences spirituelles; nous avons déjà vu que la transmission de la Lumière prophétique/imâmique peut s’effectuer grâce à la substance séminale. (transmission par la salive ou la sueur)

p.195 : initiations où le maître crache dans la bouche de l’élève, exemple dans le tantrisme

p.196 : la Science des imâms : « Le passé c’est ce qui est expliqué; le futur c’est ce qui est écrit; le présent c’est le marquage des coeurs et le percement des tympans. »

p.198 : Dans une tradition d’al-Husayn, rapportée par son fils ‘Ali, il est dit que l’humanité est formée de trois groupes : « les hommes, ceux qui s’assimilent aux hommes et les monstres à l’apparence humaine [ou al-nisnas : être fabuleux et maléfique mi-homme mi-bête]. « Les hommes » sont les imâms, « ceux qui s’assimilent aux hommes » sont les disciples des imâms : « nos fidèles et ils sont de nous » et enfin « les monstres à l’apparence humaine sont les autres : « la majorité », et il montra de la main la masse des gens ». (…) ‘Ali déclare : « … les hommes sont de trois catégories : le Sage divin, le discipline initié [cheminant] sur le sentier de la Délivrance et de stupides moutons obéissant à n’importe quel appel, se dévoyant par n’importe quel vent ; ceux-là ne sont point éclairés par la lumière de la Science et ne s’appuient sur aucun ferme pilier. »

p.199 : L’imâm initie son disciple aux arcanes de la Science et comme on le verra plus loin, aux pouvoirs surnaturels (probablement en le faisant passer par « l’épreuve du coeur », c’est-à-dire, à mon sens, en l’initiant à la « technique » de la vision du coeur) ».

p.200 :  une grande partie des données doctrinales de l’imâmisme ancien, voire leur quasi-totalité, – des développements cosmogoniques aux données eschatologiques en passant par toute la conception de l’Imâm – peuvent difficilement trouver des fondements dans le Coran, ou tout au moins dans le texte dont nous disposons actuellement. Même les herméneutiques spirituelles (ta’wilat) des imâms, somme toute assez peu nombreuses, restent loin de pouvoir justifier le nombre impressionnant des « écart » par rapport au Texte révélé; à moins que l’on considère avec eux que la totalité de la doctrine est l’herméneutique ésotérique du Coran, mais les « clefs » de cette herméneutique ne sont pas présentées, ni la démarche expliquée.

p.201 : publication en 1842 par Garcin de Tassy d’un chapitre inconnu du Coran — cette sourate ne figure pas dans la Vulgate

p.203 : Dans quelle mesure, selon les imâmites, le texte de la Vulgate coranique officielle, constituée sous le califat du troisième calife ‘Uthman b. ‘Affân (644-656), est-il fidèle à la Révélation originelle faite à Muhammad ? La question est extrêmement grave car, comme on le sait, tout le système dogmatique de l’Islam et toute la conscience religieuse musulmane se sont cristallisés autour de ce noyau central sacré qu’est le Coran dans sa recension officielle; la croyance en l’intégrité et la fidélité de cette version par rapport à la Révélation divine faite au Prophète constitue un des articles de foi les plus inaliénable de l’Islam.

p.204 : plusieurs thèses à ce propos

p.205 : Les imâms ont sérieusement mis en doute l’intégrité de la Vulgate ‘uthmânienne; cette thèse est effectivement corroborée par les données du corpus ancien des imâms, mais les savants qui l’ont soutenue, probablement faute d’avoir dépouillé systématiquement les textes de base, n’ont pu ni apporter toutes les informations concernant le Coran intégral des imâms, ni examiner les implications dogmatiques du sujet.

p.206 : Selon les chiffrages classiques, le nombre de versets du Coran varie entre 6000 et 7000; le Coran intégral originel, transmis par le Prophète à ‘Alî et par lui aux autres imâms, est donc près de trois fois plus volumineux que la recension officielle.

p.208 : Le Coran intégral passait donc secrètement d’un imâm à l’autre jusqu’à ce qu’il fût emporté par l’imâm caché sans son occultation.

p.210-211 : exemple de citations du Coran différentes que celles que l’on connaît (texte altéré)

p.214 : les Impeccables parlent de falsification, d’altération ou de changement du Coran

p.217 : Les deux premiers califes, Back et ‘Umar, sont présentés comme étant les principaux responsables de la « trahison » envers le Livre divin

p.220 : Comme on l’a vu, les imâms ont interdit à leurs fidèles de manifester leur Haine ou leur Désobéissance sous forme de révolte et d’insurrection ouverte; la barâ’a doit donc rester intériorisée (tout comme d’ailleurs la walaya, en case de danger de mort pour celui qui la professe) jusqu’au Retour de l’imâm caché, même si extérieurement il y a contraire d’obéissance envers les injustes; c’est une des facettes du Combat qui oppose depuis toujours les initiés aux contre-initiés et le sabbalsahaba est une manière de l’entretenir.

p.221 : Dans leurs lettres confidentielles aux disciples, les imâms répètent à plusieurs reprises et avec insistance qu’il faut garder secret le problème de la falsification du Coran par les Compagnons.

p.228 : Les prodiges des imâms sont présentés comme les conséquences de leur science initiatique, en accord avec l’antique adage ésotérique : « Savoir c’est Pouvoir ».

p.229 : L’imâmisme ancien est une doctrine initiatique, de caractère ésotérique et occultiste. Les imâms enseignent leurs connaissances secrètes, faisant partie de leur ‘ilm, à un nombre restreint de leurs disciples intimes qui à leur tour deviennent capables d’accomplir des prodiges.

p.232 : Les imâms détiennent avec le Nom Suprême de Dieu (une formule magique?), d’autres « éléments de pouvoir » aux puissances magiques; il s’agit d’objets rituels et/ou individuels ayant appartenu aux prophètes:  la tunique d’Adam, le Sceau de Salomon, la tunique de Joseph ayant appartenu à Abraham, le Bâton, la cuvette du sacrifice, l’Arche et les Tables de Moïse, la bague, la cuirasse, et l’Arme de Muhammad, cette dernière n’étant autre que le Dhû l-faqâr, le fameux sabre à double tranchant apporté du ciel par l’ange Gabriel.

p.234 : Les imâms ont le pouvoir de physiognomonie, de lecture de pensée, connaissent toutes les langues humaines ou celles des Livres sacrés du passé, mais aussi le langage des oiseaux, des animaux, et des métamorphosés, c’est-à-dire des êtres humains morts et réincarnés sous forme d’une bête souvent nuisible ou maléfique. Les imâms ont les jinn à leur service et leur procurent des enseignements religieux. Il est également rapporté que les objets inanimés obéissent aux imâms et communiquent avec eux. Nous avons déjà vu que les imâms avaient le pouvoir de voir les morts et de communiquer avec eux.

p.235 : l’imâm ouvre « l’oeil spirituel » de son disciple : Ja’far al-Sadiq touche les yeux d’Abu Basir et lui permet de contempler les mystères du ciel.; une autre fois (…) l’imâm effectue le même geste sur le même disciple, ce qui rend capable ce dernier de « voir » les vraies natures de la grande majorité des pèlerins : des singes et des porcs.

p.237 : pouvoir de « chevaucher les nuages et monter dans les cieux »

p.238 : Les imâms possèdent ce que l’on pourrait appeler « l’oeil spirituel ». C’est « l’oeil » grâce auquel l’imâm « voit » simultanément dans toutes les directions et qui reste éveillé même pendant le sommeil. Il s’agirait du même « organe subtile » que l’Oeil de Shiva des hindous, le Troisième Oeil des tibétains ou l’Oeil astral des occultistes, mais, alors que ceux-ci le situent d’habitude au niveau du centre subtil intersoucillier, ici il est localisé au niveau du coeur.

p.241 : justification de l’astrologie par les imâms : « ne cause aucun tort à la religion », mais il faut l’employer de manière très précise, en utilisant la science des imâms

p.243 : L’imâm reste vivant même après avoir quitté le monde sensible. « Parmi nous, déclare Ali, celui qui meurt n’est pas mort. » Les Impeccables trépassés sont transférés dans un Monde suprasensible où, vivant sous « leur tente faite d’argent », ils peuvent être visités par leurs fidèles initiés.

p.253 : tout ce qui touche le douzième imâm est marqué par le sceau du secret

Tous les mouvements « mahdistes » étaient persécutés, toutes les rébellions réprimées dans le sang

p.259: Les imâms ont volontairement brouillé les pistes sur le douzième imâm pour protéger son sort

p. 262 : symbolisme du 12

p.265 : mère du 12ème imâm :esclave noire, probablement originaire de Nubie, ou petite-tille de l’empereur de Byzance (autre version) — prénom de fleur => comme pour les femmes esclaves

p.267 : lumières et phénomènes étranges à la naissance du 12ème imâm

p.284 : signe du retour du Mahdi : dégénérescence du monde, corruption etc etc etc superficialité vice etc etc perte du sens du sacré  etc etc

p.287 : signe de l’apocalypse : « Le Cri », d’origine surnaturelle, deux fois avant l’avènement du Mahdi

p.291 : Rappelons-nous aussi que grâce au Mahdî, les hommes retrouveront leur hiéro-intelligence, leur ‘aql, cet « imâm intérieur » de chacun, organe lumineux d’aperception du sacré ayant son siège dans le coeur. cette troisième raison complète la seconde au sens où les religions rétablies par le Madhî ne seront plus seulement des dogmes exotériques, mais en même temps des enseignements spirituels ésotériques.

p.294 : L’armée du Qa’im, milice du Mahdî. Leur nombre : 313

p.295 : Aucun ou très peu d’entre eux sont des arabes; effectivement beaucoup de traditions eschatologiques des imâms ont un accent anti-arabe très prononcé; il faudrait sûrement penser que, selon la vision imâmite, les vrais responsables de la décadence de la religion, depuis l’écartement de ‘Ali jusqu’à la persécution voire l’assassinat des imâms et de leurs fidèles, étaient des arabes. A travers les descriptions de l’avènement du Mahdî et de sa Bataille contre les « ennemis », on rencontre souvent des formules telles que : « Malheur aux arabes », « Malheur aux arabes du Mal qu s’approche », « Notre Qâ’im sera sans pitié envers les arabes », (…….)

p.296 : déplacement des compagnons du Mahdi : par le chevauchement des nuages, vol magique

p.297 : les 313 Compagnons sont initiés à ses pouvoirs

p.304 : L’Imâm est le Seuil par lequel Dieu et créatures communiquent. Il est donc une nécessité cosmique, la clé et le centre de l’économie universelle du sacré. (…) Sans Imâm, point de religion : sans ésotérisme, l’exotérisme perd son sens c’est-à-dire son but (…)

p.305 : L’imâmisme originel est un ésotérisme; tous les points étudiés tout au long de ce travail le confirment et il n’est point besoin, je pense, de revenir là-dessus.

p.307 : pratique de la « dispersion des informations » dans le corps jabirien : « les informations d’ordre ésotérique ou occulte, les détails eschatologiques, sont fractionnés et dispersés dans des chapitres qui, le plus souvent, n’ont pas avec eux un rapport logique évident. »

« la doctrine est exposée sous forme d’un véritable « puzzle«  », qui semble viser essentiellement deux buts : d’abord la sauvegarde du secret de la Science sacrée qui par nature doit être d’un accès difficile, car elle ne peut être confiée qu’à ceux qui en sont dignes; ensuite la mise à l’épreuve de la persévérance du fidèle, qui est ainsi invité à reconstituer progressivement le tout à partir de ses parties « dispersées » et ce grâce à son ‘aql.

p.310 : Ainsi, nous trouvons, historiquement aux origines de l’ésotérisme en Islam, une doctrine initiatique, mystique et occultiste.

p.312 : Ajoutons enfin que la Garde du Secret fait partie des Armées de la Hiéro-Intelligence et qu’elle est donc élevée au rang d’une vertu aux portées cosmiques.

La raison invoquée c’est que la masse, « la majorité », dirigée par « les Guides des ténèbres », ignorante et fanatisée de par son obéissance aveugle envers le seul exotérisme, devient violente lorsque les vérités ésotériques lui sont exposées et menace la vie de ceux qui les professent.

(…) sous le règne d’Iblis, comme l’est l’humanité actuelle, la Vraie Religion ne peut être pratiquée qu’en secret.

p.316 : « Il arrive que j’enseigne une tradition à quelqu’un, déclare Ja’far; ensuite il  me quitte et rapport cette tradition exactement comme il l’a entendue de ma bouche; à cause de cela je déclare qu’il est licite de le maudire et de le haïr. » La nette distinction doctrinale entre « imâmites modérés » et « shî’ites extrémistes » ne s’impose donc pas pour ce qui est du milieu imâmite « ésotérique non-rationnel ». On sait que les idées « extrémistes » furent, dans une large mesure, à la base du bâtinisme et de l’ismâ’îlisme, et par l’intermédiaire de ceux-ci, pénétrèrent certains courants soufis, aussi bien sunnites que shî’ites, ainsi que les milieux où se pratiquaient les sciences occultes islamiques; autant de pistes où chercher des traces des « enseignements cachés » des imâms et suivre éventuellement leurs évolutions postérieures.

[note : Certaines études donnent de précieux éléments d’information dans ce sens, mais elles ont besoin d’être révisées ou complétées à la lumière des données d’ordre cosmogonique, occulte et magique de l’imâmisme primitif; citons par exemple E. Blochet, « Etudes sur le gnosticisme musulman »; id, « Etudes sur l’ésotérisme musulman »; T. Andraae, Die Person Muhammeds; L. Massignon, « Die Ursprünge und die Bedeutung des Gnostizismus im Islam », Kâmil M. al-Shaybî, al-Fikr al-shi(i; id., al-Sila bayna l -tasawwuf wa l-tushayyu, Abd Allah S. al-Sâmarrâ’i, al-Ghuluww wa l’firaq al-ghâliya fi l’hadarat al-islamiyya, Bagdad, 1972, J.B. Taylor, « Ja’far al-Sadiq, spiritual forebear of the sûfis »; S. H. Nasr, « Le shî’isme et le soufisme. Leurs relations principielles et historiques »; Y. Marquet , « Le Chiisme au IXe s., à travers l’Histoire de Ya’qûbî », id. « Sabéens et Ikhwân al-Saba »; H. Halm, Die islamische Gnosis, et bien entendu les études consacrées à l’imâmisme dans l’oeuvre de H. Corbin.

p.327 : Les conditions requises pour être un vrai fidèle pendant la période de l’Occultation majeure sont donc l’amour envers les imâms, « la certitude » absolu en la véracité de leurs enseignements et enfin « la connaissance », ce qui, dans la terminologie technique imâmite, signifie la connaissance des secrets initiatiques de la doctrine. Toutes ces conditions n’impliquent qu’une spiritualité religieuse intérieure et individuelle.

p.331 : La croyance fondamentale des imâmites selon laquelle tout pouvoir, avant le Retour de l’imâm caché, est par nature usurpateur, (…) certaines traditions des imâms où ceux-ci attaquent violemment la notion même du gouvernement.


Liens: Apparitions de Fatima au Portugal et Fatima Zahra prise pour divinité par les chiites

INTRODUCTION : Fatima au Portugal

Notre-Dame de Fátima est le vocable connu sous lequel est invoquée la Vierge Marie telle qu’elle serait apparue à trois enfants à Fátima, un petit village au centre du Portugal, à six reprises au cours de l’année 1917. Ces apparitions, dont le message porte sur la prière et la fin des temps, ont d’abord été l’objet de méfiance, aussi bien de la part des autorités civiles que des autorités religieuses. Puis, dès 1930, le succès populaire de ce qui devient un grand centre de pèlerinage est accompagné de la reconnaissance de ces apparitions par l’Église catholique romaine. La fête de Notre-Dame de Fátima a été fixée par le Saint-Siège en 2009, à la date du 13 mai, jour anniversaire de la première apparition.

Le 13 mai 1917, trois enfants d’une même famille (Ils s’appelaient Lucia de Jésus, 10 ans, Francisco Marto et Jacinta Marto, ses cousins de 9 et 7 ans) qui paître un petit troupeau voient une « Dame plus brillante que le soleil », avec un chapelet blanc qui pend de ses mains.

Témoignages tiré des mémoires de sœur Lucie (Lucia de Jésus) sur une de ses apparitions : « …Notre Dame ouvra Ses mains une fois de plus tout comme Elle le fit les deux mois précédents, les faisceaux de lumière semblaient traverser le sol. Nous vîmes alors comme une mer de feu; nous vîmes les démons et les âmes des damnés mus brusquement dans ce feu. Ces derniers étaient comme des morceaux de braise, tous noircis, calcinés et flamboyant, ayant une forme humaine. Ils semblaient flotter dans ce brasier, soulevés dans les airs par les flammes qui surgissaient d’eux-mêmes avec de grands nuages de fumée, retombant ensuite d’un côté et de l’autre comme des étincelles sans jamais trouver de stabilité, au milieu des clameurs et des cris de douleur et de désespoir qui nous horrifièrent et nous firent frémir de peur. (Ce doit être cette vision qui me fit hurler comme les gens affirment m’avoir entendu le faire.)
Les démons étaient différenciés des âmes des damnés par leur apparence terrifiante et repoussante qui les faisait ressembler à d’insolites animaux, noirs et transparents comme des charbons ardents. Cette vision ne dura qu’un moment, louée soit Notre Mère céleste qui, lors de la première apparition nous promit de nous amener au Paradis. Sans cela, je crois, nous serions tous morts de peur. »

C’était une vision terrible qui fut présenté aux enfants. Lucie affirma très clairement que « Les démons étaient différenciés des âmes des damnés. »

Notre Dame leur dit alors : «Vous avez vu l’Enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs.
Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à Mon Cœur Immaculé. »

Lucie demanda aussi à Notre Dame «D’où Votre Grâce est Elle? ». Elle répondit « Je suis du Paradis. »

La Dame a dit aussi aux trois petits pastoureaux qu’il était nécessaire de beaucoup prier et les a invités à revenir encore à la Cova da Iria pendant cinq mois consécutifs, le 13 et à la même heure.

Les enfants firent ainsi, et les 13 juin, juillet, septembre et octobre, la Dame leur est de nouveau apparue et leur a parlé, à la Cova da Iria. Le 19 août, l’apparition a eu lieu aux Valinhos, à environ 500 mètres d’Aljustrel, parce que le 13 août les enfants avaient été emmenés par l’Administrateur religieux à Vila Nova de Ourém. Lors de la dernière apparition le 13 octobre 1917 , étaient présentes environ 70.000 personnes qui ont vu le miracle du soleil, y compris les soldats, policiers, politiques, journalistes et surtout haute bourgeoisie et aristocrates qui se sont mélangés, chose incroyable pour l’époque, aux paysans et aux ouvriers. Ce miracle, annoncé, a été vu par 200.000 autres personnes dans un rayon de 60 kilomètres autour de ce champ.

La Dame leur a dit qu’elle était la « Dame du Rosaire » et de faire la prière du rosaire tous les jours, et leur aurais demandé aussi de faire construire à cet endroit une chapelle en son honneur. Après l’apparition, toutes les personnes présentes ont observé le miracle promis aux trois enfants en juillet et septembre : le soleil, ressemblant à un disque en argent, que l’on pouvait fixer sans problème et qui tournait sur lui-même comme une roue en feu, donnant l’impression de vouloir tomber sur la terre. Durant le miracle, le soleil entreprit sa course folle vers la terre, et les gens pensèrent que c’était la fin du monde.

La signification fût pour certains évidente: Fatima était un signe apocalyptique ; un signe que la fin était proche, que les événements qui précéderaient la fin des temps et la Seconde Venue de Jésus-Christ devaient commencer. Les hommes doivent réformer / modifier leur vie avant que la fin du monde ne vienne vraiment….

De par certaines de ces considérations, beaucoup conclurent que Notre-Dame de Fatima est la femme revêtue du soleil décrite dans le chapitre 12:1 de l’Apocalypse:

Apocalypse 12:1 -« Et un grand prodige [ signe ] parut dans le ciel : Une femme revêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. »

Les voyants de Fatima rapportèrent également que Notre-Dame était faite de lumière, elle était plus brillante que le soleil. C’est pour certains une très importante preuve, et même une confirmation, que Notre-Dame de Fatima était l’accomplissement de la prophétie de la femme revêtue du soleil dans l’Apocalypse…

Ce fut le phénomène spirituel le plus important au Portugal, le lieu de ses apparitions est devenu depuis, un sanctuaire marial où chaque année 4 à 5 millions de pèlerins et de touristes se rendent à Fátima, cette petite ville qui compte quelques 10 000 habitants. Ce qui en fait un centre mondial de pèlerinage très connu. Aujourd’hui un des plus importants pèlerinages catholique dans le monde, aussi surnommé l’autel du monde.

A LA DECOUVERTE DES ORIGINES DES APPARITIONS : Jusqu’aux origines des temps islamiques

Eléments de connaissance sur les apparitions de Fátima, à la Cova da Iria, au Portugal.

L’attention a porté, est plus particulièrement sur l’avant des évènements miraculeux survenu au début du XXème siècle. Il est important de mentionner donc les travaux de recherche qui ont été effectués par Moisés Espírito Santo, dans son livre :

« Les Maures(*) Fatimides et les apparitions de Fatima » (Lisbonne Nouvelle Université, 1995)

Le lecteur trouvera dans cet ouvrage (en portugais) la présentation d’une étude scientifique et rigoureuse, traitant d’informations importantes, qui peut-être, lui permettra de prendre une nouvelle approche sur les apparitions à Fatima.

En effet, l’auteur développe avec des informations intéressantes, une conception sociologique-ethnologique et religieuse, qui mérite une attention particulière. Par sa démonstration des enchaînements il obtient un résultat remarquable, très probant.

Mais non sans préjudice, car c’est avec remise en cause de certains aspects qui relève du sacré qu’il ouvre malgré tout la porte vers une nouvelle piste. Cette piste remonterait-elle aux origines des apparitions miraculeuses survenues des siècles plus tard ? La question reste ouverte et non sans polémique, comme l’auteur à pu le constater à ses dépends (voir le chapitre de la controverse).

(*)N.B : À l’époque de l’occupation musulmane, les mots « muçulmano » et « Islão » (« musulman » et « Islam » en portugais) n’étaient pas davantage connus en portugais (lequel n’existait pas encore), ni en castillan. Les termes employés couramment pour désigner la religion de l’islam étaient, selon les langues d’aujourd’hui en français la «loi de Mahomet» ou «loi des Sarrasins»; en espagnol la « Ley de Mahoma » ou la « Ley de los Sarracenos »; en portugais la « Lei de Muhammad » ou la « Lei dos Sarracenos »). Ceux que l’on désigne comme des «musulmans» (« Muçulmanos » en portugais) étaient nommés par les termes «Maures» ou «Sarrasins» (« Mouros » ou « Sarracenos » en portugais). En principe, le terme Maure (du latin « Mauri ») servait à désigner les Berbères d’Afrique du Nord, des Africains censés venir de la Mauritanie, le «pays des Maures». À partir du VIIIe siècle, le terme «Maure» sera synonyme de toute personne pratiquant la «religion de Mahomet», ce qui désignera tout musulman (même si ce mot n’existait pas encore) vivant en Hispania, qu’elle soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Il existe aussi un autre terme pour désigner les Maures: Sarrasins. Ce mot d’origine latine, « Sarraceni », servait à désigner les Arabes venant de l’Orient. D’ailleurs, en arabe, le mot « sarqîyîn » signifie «habitants du désert». Mais les habitants de l’Hispania favorisèrent « Moros » ou « Mouros », alors que les habitants du royaume de France privilégièrent «Sarrasins». Bref, les mots «Arabes», «Maures» et «Sarrasins» étaient souvent synonymes. Aujourd’hui, les termes «Maures» et «Sarrasins» ont été pratiquement oubliés, mais les Occidentaux continuent d’employer faussement comme synonymes les mots «Arabes» et «musulmans», alors que ces mots ne sont pas équivalents : d’une part, les musulmans ne sont pas tous arabophones, d’autre part, les arabophones ne sont pas tous musulmans.

Présentation de l’auteur : Moisés Espírito Santo

Né en 1934 au Portugal, est un ethnologue, sociologue, professeur de sociologie, philologue, linguiste et spécialiste en études de toponymie portugais. Il est docteur en sociologie des religions de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur en sociologie des religions à l’université nouvelle de Lisbonne. Jusqu’en 1963, année pendant laquelle il émigra à Paris où il restera jusqu’en 1980, il travaille au Portugal à plusieurs postes de la fonction publique. De 1963 à 1973, à Paris, il exerce la profession d’animateur culturel envers le milieu immigrant portugais et maghrébin pour le compte de plusieurs organismes de l’État français. Il a participé à des activités de diffusion et d’animation culturelle dans l’immigration portugaise, il a fondé les premières associations d’immigrants (avec des activités de formation et d’animation culturelle) en collaboration avec les municipalités et les syndicats. Il a également fondé le premier journal de langue portugaise en France, le Jornal do Emigrante. Il est professeur de sociologie des religions dans le département de sociologie de la faculté de sciences sociales et humaines de l’Université Nouvelle de Lisbonne. Il y a tenu les chaires de sociologie de la vie religieuse, de sociologie rurale approfondie, de sociologie de la vie quotidienne et d’ethnosociologie des sociétés méditerranéennes. Considéré par certains universitaires comme une référence scientifique au Portugal dans le domaine de sociologie et ethnologie des religions, grâce aux acquis dans sa formation française. La plupart de ses travaux de recherche sont publiés par l’éditeur portugais Assírio & Alvim et par l’institut de sociologie et d’ethnologie des religions de l’Université Nouvelle de Lisbonne.

SYNOPSIS

Traduction approximative d’une vue d’ensemble sur le livre de Moisés Espírito Santo :

Le projet initial de ce livre a été les minorités musulmanes (Fatimides ou Chiites) que la Méditerranée et la péninsule ibérique ont connues au Moyen-âge. Par ailleurs, l’auteur a eu connaissance de l’existence d’éléments de gnose chiite du IX-XII siècles en rapport aux visions à Cova da Iria (en 1917). Une étrange croisée des chemins… Sans abandonné ces éléments imprévus, l’auteur ouvre une nouvelle piste à Fatima. Les enquêtes sont autonomes: les lecteurs peuvent découvrir à la fois les Berbères qui ont envahi la péninsule en 711 et qui sont aussi entré en conflit avec l’islam, comme aussi redécouvrir Fatima(*)…

(*)N.B. Il faut savoir que le lecteur portugais ne connaît de l’Islam le plus souvent, que des stéréotypes, ou bien ce qui est diffusées par la propagande. Par conséquent il s’agit ici d’une invitation à l’enseignement aux lecteurs portugais et lusophones à « redécouvrir Fatima », de manière à faire entendre et comprendre l’origine de ce nom. Il est important de leur apprendre qu’à la base Fatima est, à l’origine au sens étymologique, issu de l’Islam et de sa civilisation. Cette religion qu’ils connaissent si peu, malgré une présence de VII siècles en Péninsule ibérique avant l’existence de la fondation du Portugal.

Selon le modèle analytique transdisciplinaire, l’auteur procède comme dans un laboratoire à la décomposition de la théologie chiite (ou fatimide) du IX-XII siècles d’une part et des visions de la Cova da Iria (1917) de l’autre.

On constate qu’il existe une identité commune : les noms de lieux dans la paroisse de Fatima et l’ethno-historique des éléments relatifs à Ourém et à Tomar qui démontrent que les apparitions de 1917 étaient une répétition, parce qu’il y avait, dans l’espace de la paroisse actuelle, d’autres apparitions de Fatima, au temps des Maures qui étaient Fatimides. Nous sommes confrontés à une énigme insoluble par rapport à nos connaissances actuelles.

 

Traduction approximative d’un passage de Moisés Espírito Santo dans Os Mouros Fatimidas e as Aparições de Fátima, Lisboa, Assírio e Alvim, 2006, page 124-125 :

La péninsule ibérique, pour certains visionnaires du Moyen-Orient, était la péninsule des chiites. C’est ce que raconte un récit dans le mémoire d’un visionnaire persan intitulé : « Description des choses étranges et merveilleuses que ‘Ali Ibn Fakîl al-Mazandaranî (*) contempla et vit avec ses yeux sur l’île verte située dans la mer Blanche ».

(*)N.B. H. Corbin le cite dans son livre « En Islam iranien » (IV/346-347), le document fait le récit du voyage d’un certain shaykh imâmite appelé ‘Alî b. Fâdil al-Mâzandarânî, au « Pays » de l’imâm caché. Voir aussi l’article intitulé « Musulmans d’Amériques avant Christophe Colomb » par le Dr. Youssef Mroueh, où il cite une liste d’ouvrages de références musulmanes qui mentionnent une description bien documentée d’un voyage à travers “l’océan d’obscurité et de brume” fait par le Sheikh Zayn al-Dîn `Alî Ibn Fadkîl al-Mazandaranî. Son expédition partit de Tarfay [Sud du Maroc] durant le règne du Roi Abû Ya`qub Sidî Yûssûf [1286 – 1307], sixième de la dynastie Mérinide et s’acheva à l’Ile Verte, dans la Mer des Caraïbes en 1291. Les détails de ce voyage sur l’océan sont mentionnés dans les références Islamiques et beaucoup de savants Musulmans sont au fait de cet événement historique mémorable. On peut citer aussi le célèbre géographe et cartographe al-Sharif al-Idrissī [1099 – 1166] qui écrivit dans son non moins célèbre livre “Nuzhat al-Mushtaq fi Ikhtiraq al-Afaq”qu’un groupe d’individus [d’Afrique du Nord] embarqua pour “l’océan d’obscurité et de brume” [l’océan Atlantique] depuis Lisbonne [Portugal], dans le but de savoir ce qui s’y trouvait et d’en connaître les limites. Ils atteignirent finalement une île qui avait une population et une agriculture…Le quatrième jour, un interprète leur parla en langue arabe.

Dans ce récit, il est question de l’expérience mystique vécu par un jeune ismaélite qui a appris au Caire les sciences religieuses avec un maître andalou. A un moment donné il partit avec quelques voyageurs en al-Andalus (l’Andalousie). Une fois l’arrivée atteinte, on l’a informé qu’il était sur la péninsule des chiites à côté des pays des Berbères. La péninsule était entourée par quatre grands bastions munis de tours massives, dont l’une touchait la mer. Conduit à la mosquée principale, il entendu l’appel à la prière du muezzin et a constaté qu’il était dans une mosquée chiite parce que l’appel disait : « Au nom de l’Imam Caché, que Dieu hâte la joie par sa réapparition ! ». Plus tard, il apprit que les habitants ne semaient pas la terre et qu’ils recevaient leur subsistance de l’île verte, situé dans la mer blanche.

Cela ne suffit pas à démontrer que la péninsule ibérique a été connue en Orient comme la péninsule de chiites. Mais il y a une certaine vérité dans l’élucubration de cette préfiguration… Comme en témoigne la présence des Masmouda et Zenaga(**), ainsi nous trouvons des éléments chiites dans la localité de Fátima comme : une fosse qui part du flanc de la colline du village de Fátima circulant sur les côtés de Ourém, qui s’appelle précisément ribeiro da chita (rivière chiite), enregistré dans la carte topographique militaire.

Le village de Fatima aurait également été appelé le pays des chiites. Le nom du village où sont nés les voyants de Fátima est contigu de « Aljustrel » (« Alzestrel » selon l’expression commune), ce nom viendrait de l’hébreu ou punique(***) « ahl ses tr’eli ». Il se pourrait que le site appartenait à un clan de Fatimides chiites ; où l’on se rappelle que de mentionner l’Occulté, augmente à ce que Dieu hâte la joie de son retour.

(**)Les Masmoudas ou Masmudas sont une confédération de tribus berbères originaires du Haut Atlas et des régions qui l’entourent. Ils sont les fondateurs de la dynastie des Almohades et des Hafsides au Maghreb. Selon Ibn Khaldoun, les Masmouda seraient issus de la branche des branis ou berr ; Elle serait, selon lui, l’une des plus grandes tribus berbères du Maghreb (Histoire des Berbères, p. 557, version complète, édition Berti, Alger, 2003). Les Zenagas ou Iznaguen, également appelés Sanhadja sont une confédération de tribus berbères. Ces tribus ont eu une influence majeure sur l’histoire de la Mauritanie, du Maroc, de l’Algérie et de l’Espagne.

(***)«Punique» veut dire «phénicien» en latin. Ancienne civilisation située dans le bassin méditerranéen et à l’origine de l’une des plus grandes puissances commerciales et militaires de cette région dans l’Antiquité. Fondée par des Phéniciens sur les rives du golfe de Tunis en 814 av. J.-C., selon la tradition la plus couramment admise, Carthage a pris peu à peu l’ascendant sur les cités phéniciennes de la Méditerranée occidentale, avant d’essaimer à son tour et de développer sa propre civilisation.

Traduction approximative de critique sur Moisés Espírito Santo publié dans les presses publiques lusophones :

Résumé de la Version Imamite (*)

Dans « Les Maures Fatimides et les Apparitions de Fátima », Moisés Espírito Santo présente une version prudente des événements, non seulement très intéressante mais beaucoup plus crédible.

Au contraire de ce qu’il se croit communément, ce ne sont pas les arabes qui ont envahi la Péninsule Ibérique en 711, mais des Berbères islamisés appartenant aux tribus Masmouda et Zenaga, venus du Maroc et de la Mauritanie (d’où le nom de «Maures») commandés par un berbère, Tariq ibn Zyad.

Les Masmouda se disaient être des descendants de Fátima, fille de Muhammad, et leur doctrine était le chiisme primitif, (considérée hérétique par l’Islam orthodoxe, ou sunnite), et qu’ils avaient beaucoup de points communs avec le gnosticisme, le zoroastrisme et le mysticisme chrétien.

Pour les chiites, la légitimité de la succession du Prophète appartient aux descendants de Fátima, dont le mari, ‘Ali ibn Abu Talib, a été premier Imam, de lui descendent onze imams. Cette descendance, qui est généalogique ou spirituel, implique la transmission d’un Secret sur la clé pour l’interprétation du sens caché et allégorique du Coran. Le Dernier Imam, Muhammad al-Muntazar (Muhammad, l’Attendu ou l’Espéré), est né miraculeusement dans l’année 255 de l’Hégire (An 868 après J.C) et il a miraculeusement disparu cinq ans ensuite ; il s’est occulté physiquement, mais il vit, encore aujourd’hui, dans son corps physique, dans un monde suprasensible, en attendant l’arrivée de l’heure de la Désocultation Messianique qui, en tant que Messie, va combattre l’injustice et la décadence morale, après quoi viendra le Seigneur Jésus, fils de Marie, pour le jugement final.

Les Masmouda et Zenaga ont occupé la Serra de Aire (**), où, bien sûr, ils y ont laissé de nombreuses traces toponymiques, de part cinq siècles de présence, et de part leur propre système religieux. On peut citer par exemple, Moçomodia, un village de Fatima, qui découle de Masmouda; Zanaga un quartier Caixarias, qui vient de Zenaga. Fátima, la ville qui a pris son nom de Fatima, la fille du Vali de Alcacer do Sal et protagoniste d’une belle légende au temps de la fondation du Portugal (***). Fazarga, une colline situé environ à deux kilomètres de la Cova da Iria, qui vient de « az-Zagra » la Resplendissante, un des titres de Fatima, la fille du Prophète. Vale da Chita (proche de la route qui mène à Fátima), chita est aussi le nom d’une rivière dans le district de Leiria, serait un dérivé de chiite (les partisans de ‘Ali). Madalena, serait aussi une corruption de l’arabe « mahdi i’lana », messie annoncé ; enfin le mot «Cova da Iria» dérive de « riya » (qui se lit : eriía), un degré du soufisme qui signifie « apparaître, se montrer », parce que l’initié soufi commence à voir des choses ; etc…

Ainsi, pour Moisés Espírito Santo, il est très probable que dans la région qui aujourd’hui est la Cova da Iria, des chiites ou soufis de la tribu des Masmouda ou Zenaga auraient eu plusieurs visions qu’ils auraient pris pour l’Imam Occulté ou pour Fatima, la fille du Prophète.

Des siècles plus tard, les visions se sont répétées en présence de trois enfants qui avaient fini de prier les comptes, une pratique semblable à ce qu’utilisent les soufis pour atteindre l’extase, et dont les histoires mentionnent la même gnose des chiites fatimides masmoudas : «apparition de l’Occulté, lumière majeur, cinq figures au côté du soleil, signes dans le soleil», dit l’auteur Moisés Espírito Santo.
Ainsi, aujourd’hui, de nombreux musulmans dans le monde, sont persuadés que les portugais vénèrent, dans la Cova da Iria, Saidatuna Fatemah (Notre-Dame de Fatima), ou Leila Fatemah (Dame Fatima).

(*) N.B. : Cette partie « version imamite »est une traduction faite à partir du E-Book qui s’intitule : «As aparições da cova da iria» traduction de ce chapitre en français « Les apparitions à Cova da Iria », Chapitre IV de la page 38 – « Os acontecimentos, segundo outras versões » « A versão Imamita» traduction en français « Les événements, selon d’autres versions » « La version Imamite », d’où le titre de cette partie. (Ed. Digital Rio de Janeiro 2009, 61 pages, Edité par Fraternidade Rosacruz Max Heindel). Réalisé par un brésilien qui s’appelle António Monteiro. Les opinions exprimées dans l’E-Book sont de l’entière responsabilité de l’auteur António Monteiro.

(**) N.B. : Serra de Aire est un lieu à 679 mètres d’altitude situé dans la municipalité de Ourem, en forme de vagues de l’océan avec des teintes bleues et vertes, connue aussi pour ses impressionnantes grottes.

(***) (Selon la légende) En 1158, Fatima a été faite prisonnier par D. Gonçalo Hermingues, le Tueur de Maures. Passionné par sa belle captive, D. Gonçalo demanda sa main à Afonso Henriques, premier roi de Portugal, qui lui a accordées que si elle se convertit au christianisme. Amoureuse également, Fatima a été baptisé, changea son nom par Oureana et épousa D. Gonçalo. Le roi leur a donné des terres et des villages d’Abdegas qui ont commencé à s’appeler eux-mêmes Oureana plus tard Ourém (Ourém est une ville portugaise se trouvant dans le District de Santarém). La belle mauresque, cependant, décéda tôt et D. Gonçalo, par chagrin devint moine cistercien à Alcobaça. En 1171, l’abbé l’envoya à un village près de Ourem afin de fonder un prieuré, une fois la chapelle construit, il déplaça à cette endroit le corps de sa bien-aimée Oureana, et le village a été rebaptisé Fatima en mémoire du nom original de la jeune maure.

LA CONTROVERSE

Traduction approximative d’un article espagnol du site « EL PAÍS » (Article en deux parties) s’intitulant : (*)

Fatima, l’autel de l’Islam

Portugal prévoit un contrôle strict pour éviter les pèlerinages iraniens sanctuaire catholique

Le Responsable du Ministère portugais des Affaires étrangères a organisé une croisade diplomatique discrète pour éviter un pèlerinage musulman massif au sanctuaire de Fatima. Les révélations étranges d’un livre publié au Portugal et publié récemment lors d’un documentaire réalisé par la télévision iranienne ont provoqué une confusion disproportionnée : le livre et le documentaire affirment que le sanctuaire « autel » de l’islam car ils ont identifié l’apparition en 1917 comme étant « Fatima, la fille du Prophète ». La question, qui en principe ne semblait pas avoir de grandes conséquences, a créé un conflit unique entre autorités politiques et ecclésiastiques de Lisbonne et Téhéran. La diffusion de ces théories étranges a déclenché des demandes massives de visas par les Iraniens qui voulaient visiter Fatima. Même les agences de voyage à Téhéran ont été en contact avec des collègues au Portugal afin d’organiser des pèlerinages, jusqu’à maintenant, ils n’ont pas obtenu l’approbation officielle de leur voyage.

Le documentaire diffusé par la télévision iranienne et le livre qui a servi de support documentaire de reportage (Os mouros fatimidas e as apariçoes de Fátima, de Moisés Espírito) soutiennent que le phénomène de l’apparition de la Vierge à Fatima n’est pas liée à la mère du Christ, « mais comme Fatima, la fille aimée du Prophète Muhammad ». Apparemment, un cas de confusion vient de la façon dont les jeunes bergers ont appelé cette apparition. Selon le documentaire, les bergers dirent qu’il était question de Fatima, la fille du Prophète, tandis que Lucie, une des témoins vivante, note que l’apparition a toujours été appelée « Notre-Dame du Rosaire ».

Le Père Luciano Cristino, Directeur des études et services d’information du sanctuaire, a expliqué à EL PAÍS que les informations diffusées sont déroutantes et inquiétantes. Il dit « Nous gardons le plus grand respect pour les croyances des musulmans qui vénèrent la Vierge, mais nous savons que Marie est la mère de Jésus-Christ et le reste de l’information, pour nous, ne sont que pure spéculation et imagination ».

Le numéro deux du sanctuaire a précisé que la nonciature apostolique en Iran a publié une déclaration exprimant sa protestation de cette information et offre un éclaircissement sur la question. « Ces théories, (selon l’autorité ecclésiastiques), sont contraires à la vérité historique et aux croyances des catholiques du monde entier qui ont été et qui sont en relation avec les apparitions. »

Le père Cristino reconnaît que «le nom de Fatima est évidemment d’origine arabe, héritée de l’époque de l’invasion musulmane, mais n’a pas de relation avec la fille de Muhammad ». « Fatima », a-t-il ajouté, « est le nom du village où est survenu l’accident, mais pas l’apparition d’elle-même ». « Il est vrai aussi que la Vierge pèlerine voyagea dans les années quarante et cinquante, en pays islamiques et ces gens vénèrent Marie, mais pas la fille de Muhammad ».

Pour sa part, le Secrétaire de la Conférence Episcopale Portugaise, Januario Torgal Ferreira, a déclaré que la confusion provoquée par cette information a été« une simple utilisation touristique et commerciale qui doit être clarifié ».

Jusqu’à maintenant, les seuls voyageurs iraniens qui sont venus à Fatima, ont été fait individuellement ou en petits groupes, comme l’a confirmé le père Luciano Cristino. Ajoutant que le sanctuaire est ouvert à tous et il n’y a aucune intention de refuser l’entrée à quiconque.

Toutefois, les autorités portugaises ont consulté les responsables de Fátima sur l’affaire et a décidé d’établir un contrôle consulaire pour éviter les pèlerinages massifs. Les diplomates portugais ont tacitement convenu avec leurs partenaires de l’Union européenne d’établir des mécanismes de contrôle pour empêcher les Iraniens qui croient en ces théories pour se déplacer au Portugal par d’autres pays de la Communauté.

Pour sa part, l’ambassade du Portugal à Téhéran a une politique d’octroi de visas aux particuliers exclusivement et interdiction de voyager en groupe.

(*) N.B. : 1ère partie de l’article du journal quotidien espagnol « el pais » par Javier Garcia, archive du 26 décembre 1995, disponible sur le site internet du journal, pour voir l’original voici le lien :
http://elpais.com/diario/1995/12/26/…01_850215.html

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Khomeyni, l’Imam des Pédophiles !!!

aks-0000-hn-aks-111,1-3« Quand l’imam Khomeyni était en Irak, souvent nous lui rendions visite. Nos relations au fil du temps se sont consolidées. Un jour, il a reçu une invitation d’une ville voisine de Mossoul. Nous l’avons accompagné. Reçu chez une famille chiite, nous avions été bien traités. Ils avaient promis de diffuser le chiisme dans cette région, et ils gardent toujours chez eux une photo de souvenir que nous avions prise ensemble.
Au terme de ce voyage, et sur le chemin du retour nous sommes passés par Bagdad. Pour se reposer un peu, l’imam a ordonné de passer à la région d’Al Âtifia près de Bagdad, là où habite un iranien, Sayyid Saheb que l’imam connaît bien.
Saheb était content de notre visite. Il nous a préparé un repas copieux, c’étais midi. L’hôte a invité tous ses proches, et la résidence est devenue archicomble. Ils avaient tous posé des questions à l’imam et ont bais ses mains. Saheb nous a priés de passer la nuit la nuit chez lui. Après le dîner, alors que les occupants de la maison ont quittés les lieux, l’imam fut attiré par la présence d’une enfant de 4 à 5 ans, amis d’une beauté incomparable. L’imam demanda à son père de l’amener pour jouir d’elle, celui-ci accepte avec enthousiasme. Cette enfant passa la nuit dans le lit de Khomeini et nous, nous entendions ses cris et ses pleurs !!!
Le matin, au petit déjeuner, il a remarqué sur mon visage des signes de mécontentement. Pourquoi donc des mômes, alors que dans cette maison, il y a des filles mûres et adultes ?
Il m’a dit : « Monsieur Hussein, que dites vous de la jouissance avec l’enfant ? »
J’ai dit : « Vous êtes le maître, l’imam mujtahid, c’est à vous que revient le jugement juste. » c’est que je ne pouvais pas le contredire.
Il m’a dit : « Monsieur Hussein, c’est autorisé, ainsi seulement par des attouchements, des baisers et des caresses. Quant à la pénétration, elle ne peut pas la supporter. »
L’imam Khomeyni a jugé la jouissance d’un bébé autorisée et dit : « C’est n’est pas grave de jouir d’un bébé par des étreintes et des caresses (poser le sexe entre les cuisses) et par des baisers. » (son livre : « Tahrir al wasila » 2/241 problème #12.)

Source : « Pour ALLAH puis pour l’histoire » du frère repenti Hussein Al Moussaoui (RahimahuALLAH) page 44 et 45

Retranscription : Abdel-Hakim Ibn Meriem


Meurtre de ‘Omar Ibn Al Khattab radhi ALlahou ‘anh

« Ô gens, si quelqu’un d’entre vous voit en moi des déviances qu’il me corrige.»

Discours d’investiture d’Omar Ibn Al Khattab ( ra ) dans la mosquée de Médine.

Un mercredi, quatre jours avant la fin du mois de Dhoul Hijja de l’an 23 de l’hégire, à Médine, le Calife Omar Ibn Al Khattab (radhi allah ‘anhou) se rendit à la mosquée pour guider la prière de l’aube.

Après avoir aligné les rangs et prononcé le takbir1,

un perse mazdéen ( promis en Enfer comme le fut abderahman ibn mouljam )  nommé Fairouz ( Abou Lou’lou’a) sortit du premier rang des fidèles et se rua sur le Calife en lui assainant six coup de poignard double empoisonné.

Il reçut un coup à l’épaule, un autre dans le ventre et un dernier sous le nombril qui lui fut fatal.

Fairouz  » le maudit par Allah et son messager  »  poignarda aussi treize autres compagnons du Prophète (salallahou aleyhi wa salam) dont sept trouvèrent la mort, il y avait parmi eux Koulayb Ibn Boukayr.

Amrou Ibn Maymoun qui se trouvait présent dans la mosquée lors du crime rapporte : “Au moment où il (Omar (radhi allah ‘anhou)) se faisait poignardé je l’ai entendu dire :

“ Le commandemant d’Allah est un décret inéluctable”. 2

Neutralisé par Abdoullah Ibn Awf qui le recouvra de son manteau, Fairouz le maudit  tomba par terre et se donna la mort dans l’instant qui suivit.

Il s ‘ est suicidé et on sait que  dans l’ Islam , le suicide conduit directement la personne dans le plus haut grade de l’ Enfer

Grièvement blessé, Omar prit immédiatement Abdul Rahman Ibn Awf par la main pour l’inviter à guider la prière et finit par s’effondrer en perdant conscience.

Le Calife fut ensuite emmené chez lui pour être soigné et les premiers mots qu’il prononça en reprenant conscience furent : “Qui est mon assassin ?” Son fils Abdoullah qui était assis à son chevet lui répondit : “Abou Lou’lou’a”,

Omar reprit : “ Louange à Dieu qui a fait que je ne sois pas frappé par un musulman.

Je sais que les Arabes n’auraient jamais fait cela.”

Il s’éteignit en martyre à l’âge de 63 ans après trois jours de souffrance et dix ans de gouvernance (en Novembre  644 EC).

Ce qu’il désirait le plus dans ses invocations finit par se réaliser : Dans une source authentique, il est rapporté qu’il disait souvent cette prière : “O Dieu, accorde moi le martyre sur ta voie ainsi que la mort dans la ville de ton Messager”.

Othman Ibn Affan rapporte qu’à l’heure de sa mort, alors que son fils Abdoullah se trouvait à ses côtés, Omar demanda à son fils de lui poser sa tête au sol et s’exclama : “Malheur à moi et à ma mère si Allah ne me pardonne pas !”

Cette dernière parole était celle d’un homme à qui le Prophète avait dit qu’il faisait partie des dix compagnons promis au Paradis.

Sa parfaite connaissance de la valeur de Dieu avait fait de lui un être dont le coeur était empli de crainte à la lumière de la parole divine : “Certes ceux qui craignent Dieu parmi ses hommes sont les savants3”.

Son exemplarité se manifesta jusqu’à la dernière minute de sa vie lorsqu’il voulut que son fils lui pose la tête par terre en signe d’humilité devant Dieu.

Comme Allah l’ a voulu , il fut enterré à côté de la tombe de ses deux compagnons bien-aimés qui étaient le Prophète et Abou Bakr.

C’est son compagnon Souhayb Ibn Sinan qui effectua sur lui la prière du mort.

La mort d’Omar fut une grande tristesse pour la communauté musulmane qui ne s’en remit que difficilement dont l imam Ali , abderahman ibn aouf …

En fait, son assassinat avait été l’objet d’une conspiration fomentée par un groupe de perses mazdéens alliés à des chrétiens et à des juifs.

Cette affaire ne peut être déconnectée de la politique étrangère entre les musulmans et les peuples conquis qui agirent par instinct de conservation

. Certains perses, chrétiens et juifs envieux ne purent supporter l’ampleur qu’avait pris l’Islam sur leur religion et les victoires répétées des musulmans au cours de leurs conquêtes.

Frustrés et ne trouvant pas d’autres moyens, c’est de façon clandestine qu’ils décidèrent de porter atteinte aux musulmans et d’en finirent avec l’Emir des croyants.

Aujourd’hui, Fairouz est considéré en Iran comme un héros national. Al Sayyed Hosseyn Al Moussaoui, un savant chiite de Najaf (en Irak) déclare :

“Sache que dans la ville iranienne de Kachan il y a un lieu qui s’appelle Baghifin où se trouve la tombe symbolique d’un soldat inconnu en hommage au perse et mazdéen Abou Lou’lou’a Fairouz celui qui tua le deuxième Calife Omar Ibn Al Khattab”.

Ce monument s’appelle en Iran le mausolé de Baba Chouja’ Al Din qui n’est autre que le surnom de Fairouz comme l’affirme si bien Al Sayyed Hosseyn.

Sur le mur du monument, nous pouvons lire en perse : Mark ber Abou Bakr, mark ber Omar, merk ber Othman qui signifie : Mort à Abou Bakr, mort à Omar, mort à Othman.

Ce cénotaphe bâti en l’honneur de Fairouz est régulièrement visité par les Chiites. Ils viennent y déposer leurs aumônes et se rassemblent chaque année pour y célèbrer l’assassinat d’Omar dans une fête qu’ils appellent Aid Al Omar(La fête d’Omar) le neuvième jour du mois de Rabbi’ Al Awal.

4 Rappelons pourtant qu’Ali Ibn Abi Talib, dont ils se réclament les seuls partisans, tenait Omar en haute estime : “Nous avions l’habitude, nous, les compagnons du Prophète de considérer que la quiétude et la noblesse se manifestaient par la langue d’Omar” (Rapporté par Ibn Mouni’ dans son Mousnad)

Observons aussi ce qu’a dit le descendant d’Ali Ibn Abi Talib, Ja’far Al Sadiq _que tous les Chiites considèrent comme leur sixième imam_ concernant Abou Bakr et Omar

: “Celui qui ne dit pas du bien d’Abou Bakr et d’Omar ne peut se réclamer de moi, et je n’ai rien à voir avec lui. »

De la même manière les paroles du Prophète sont très clairs sur Omar  : « Celui qui déteste Omar me déteste certes, et celui qui l’aime, m’aime.

Au jour d’Arafat, Dieu s’est enorgueilli, auprès des anges, de l’ensemble des croyants, mais Il a vanté Omar en particulier.

Chaque fois que Dieu a envoyé un Prophète dans une communauté, il a fait en sorte qu’il y ait dans celle-ci un homme à qui l’on parle.

Quant à ma communauté, s’il doit y avoir quelqu’un , ce sera Omar” Les présents demandèrent : “O Prophète d’Allah que veut dire un homme à qui on parle.”

Le Prophète rétorqua : “C’est celui à qui les anges dictent les paroles”.(Al Tirmidhi)

  • Omar prépare sa succession

Omar ( ra )  laissa aux compagnons la possibilité de choisir leur successeur.

Au cours des trois derniers jours de sa vie, sur son lit de mort il fit venir Ali Ibn Abi Talib, Othman Ibn Affan, Zoubayr Ibn Al Awwam, Sa’d Ibn Abi Waqqas, Abdoul Rahman Ibn Awf et Talha Ibn Oubeydoullah pour leur dire : “J’ai bien étudié la situation et je suis arrivé à la conclusion suivante : Vous êtes les dirigeants et les chefs des différents clans et je suis convaincu que c’est l’un de vous qui doit diriger les musulmans.

En vérité, je ne crains pas les gens pour votre personne, si vous êtes justes, mais je crains que les gens ne se divisent, si vous-mêmes vous n’arrivez pas à vous entendre.

Consultez vous et choisissez le plus compétent d’entre vous.

Abdoullah Ibn Omar sera votre témoin, mais il ne sera pas concerné par la succession.

Entre temps chargez Souhayb de guider la prière”.

Puis il s’adressa à Abou Talha Al Ansari qui était le chef des Ansars en lui disant : “O Abou Talha! Par vous (les Ansars) Allah a honoré l’Islam.

Désigne cinquante personnes des Ansars et soyez avec vos frères jusqu’à ce qu’ils choisissent l’un d’entre eux (pour me succéder)”. Il se tourna enfin vers son fils Abdoullah pour lui dire :“Si il y a un désaccord dans le choix du Calife, tu te mettras du côté de la majorité mais si les deux groupes sont à égalité (dans les voix) alors tu te mettras du côté du groupe où se trouve Abdoul Rahman Ibn Awf.”

D’une part, il faut noter qu’Omar veilla à ce qu’il n’y ait pas de népotisme en interdisant à son fils de participer aux élections et d’être désigné Calife.

Il lui confia juste le rôle d’arbitre entre les parties.

D’autre part, il faut remarquer qu’il ne cherchait pas à imposer les six compagnons cités, il avait très bien conscience du principe de la consultation en Islam, il s’agissait plutôt d’une recommandation et d’une proposition pour donner des pistes à la communauté.

Il voulait juste mettre en avant que selon lui ces compagnons étaient les plus aptes à la succession.

  • Ses recommandations à son successeur

Avant sa mort, Omar donna d’importantes recommandations à la personne qui lui succédera, il dit à l’assemblée : “Je te recommande de craindre Dieu uniquement sans rien Lui associé; je te recommande la bienveillance envers les Mouhajirines (Emigrés Mecquois) ainsi que la reconnaissance de leur statut prioritaire; je te recommande la bienveillance envers les Ansars (Auxiliaires Médinois du Prophète), ouvre tes yeux sur leurs qualités et ferme tes yeux sur leurs défauts.

Je te recommande la bienveillance envers les habitants des provinces car ces derniers sont un soutien face aux ennemis et sont des contribuables, tu ne taxeras de leur richesse que le surplus.

Je te recommande aussi la bienfaisance envers les habitants du désert car ils sont les Arabes d’origine et la force de l’Islam.

Je te recommande la bienveillance envers les protégés (ahl al dhimma) en combattant ceux qui chercheront à leur porter atteinte et en ne les chargeant pas au-dessus de leurs capacités mais en s’assurant qu’ils payent la jizya. Je te recommande la crainte de Dieu et la méfiance envers Lui.

Appréhende le fait qu’Il trouve en toi quelquechose qu’Il déteste. Je te recommande de craindre Dieu concernant les gens et de ne pas craindre les gens concernant Dieu; je te recommande la justice envers le peuple, préoccupe toi de ses affaires, ainsi que des poste-frontières.

Et ne privilégie pas les riches sur les pauvres, c’est ainsi que tu gagneras par la volonté de Dieu un coeur sain et que ton fardeau sera allégé…Traite les gens avec égalité et sois impassible quant à l’application du droit, et concernant Dieu ne sois déstabilisé par aucun reproche… Etablis la justice…

Sois admonestateur envers toi-même, Dieu sera satisfait de toi si tu es miséricordieux envers les musulmans, vénérable envers leurs ainés, compatissant envers leurs enfants et honorable envers leurs savants.

Et ne les frappe pas car c’est ainsi qu’ils s’égareront, et ils seront en colère (contre toi)…Et ne leur ferme pas ta porte, car c’est de cette façon que le plus fort d’entre eux opprimera le plus faible. Voici les recommandations que je souhaitais te faire.

Je prends Dieu à témoin contre toi et je te transmet le salut (al salam).

  • Son héritage et ses qualités

Sous le Califat d’Omar, les musulmans se sont déployés dans une grande partie du monde. Ils avaient conquis tout l’Empire Perse Sassasinde et une grande partie de l’Empire Byzantin.

Le territoire islamique s’étendait depuis le Sind (le Pakistan actuel) et le fleuve d’Amou Daria (entre le Turkmenistan et l’Ouzbekistan) jusqu’à la Libye, incluant dans le Nord les montagnes de l’Asie mineure et les terres d’Arménie.

Le Califat était ainsi un territoire comprenant plusieurs cultures, peuples et religions vivant sous le droit musulman garantissant la justice et la miséricorde pour tous au-delà des appartenances.

Omar était un homme de fermeté en matière de justice.

Avant sa conversion, il était le pire ennemi des musulmans.

Mais en embrassant l’Islam il devint le pire ennemi des idolâtres de Qouraych et un des plus grand défenseur de l’Islam et des musulmans.

Le compagnon Abou Mass’oud a dit : “Nous ne pouvions adorer Dieu en public que lorsqu’Omar embrassa l’Islam”.

Quand il devint Calife, il se préoccupa énormément du sort des musulmans et des protégés non-musulmans.

On rapporte de lui ces paroles : “ Si un mulet trébuche en Irak, Allah m’en demandera compte en me disant : “O Omar, pourquoi ne lui as tu pas aplani le chemin.”

Il dit aussi : “Celui qui prend en charge les affaires des musulmans est considéré comme leur serviteur. Ils ont sur lui le droit qu’a le maître sur son serviteur : celui de lui donner des conseils et de bien gérer ses affaires.”

Omar fut l’initiateur de nombreuses innovations au cours de son Califat, que ce soit au niveau financier, politique, administratif ou social.

Il mit en place le Trésor Public (Bayt Al Maal), introduit le calendrier hégirien et organisa une assemblée consultative (Majliss Al Choura).

Il établit un bureau d’administration militaire, un bureau d’administration financière et un corps de magistrats indépendants.

Il frappa la monnaie musulmane et fixa des salaires pour les fonctionnaires (Trésoriers, gouverneurs, juges).

Il établit l’impôt foncier sur les terres en proportion du rendement.

Il introduit aussi la pratique de partage des terres et leur enregistrement. Il adopta un système de recensement, creusa des canaux, des puits et installa une prison et un service de police.

Il mit aussi en place un système de collecte d’informations sur les pays étrangers et leurs peuples avec un bureau d’agents secrets.

Il versa des allocations pour les démunis que ce soit pour les musulmans, les chrétiens ou les juifs.

Il instaura la prière du Tarawih en congrégation pendant le mois de Ramadan.

Il avait envoyé des lettres à toutes les provinces du Califat pour prescrire cette prière.

Il fut le premier à recenser le Coran dans un volume (Mousshaf).

Il agrandit la mosquée Sacrée de la Mecque et la mosquée de Médine et y fortifia des murailles tout autour pour éviter les rares inondations. Il établit tout un mouvement d’urbanisation dans les provinces du Califat et des services d’administration. Il fit aussi codifier la grammaire arabe

Le Calife Omar vivait très modestement chez lui, il se nourrissait très modérément.

Des messagers venus de loin pour lui rendre visite à Médine purent se rendre compte de sa simplicité lorsqu’ils dinèrent chez lui. Sa tenue n’avait rien à voir avec celle d’un roi mais consistait en une modeste tunique rapiécée.

Après son exil, il habita dans un village non loin de Médine.

Lorsqu’il avait besoin de se reposer, il faisait la sieste sous un arbre.

Les conseillers d’Omar étaient des savants érudits de tout âge confondu, il leur donnait toute son estime.

Une anecdote témoigne de son ascétisme : En arrivant à Médine, le roi perse Hormouz trouva le Calife dormant par terre, tout seul, dans un coin de la mosquée, le visage face au mur et vêtu d’une modeste tunique.

Hormouz demanda qui était cet homme, Anas Ibn Malik qui était présent lui répondit qu’il s’agissait de l’Emir des croyants.

Tout surpris, Hormouz dit : “Est ce le roi des Arabes qui dort là tout seul? Ce doit être un souverain juste, pour n’avoir pas besoin de gardiens et pour pouvoir dormir ainsi en sûreté. Et cette tunique, la porte t-il toujours ? C’est là le costume d’un prophète et non celui d’un roi”, Anas Ibn Malik lui répondit : “Ce n’est pas un prophète mais il en a le comportement.”

Doué d’un immense esprit de sacrifice et conscient de la grande responsabilité de Calife qu’était la sienne, Omar donna la priorité aux besoins du peuple avant ses propres besoins. En l’an 18 de l’hégire (639 EC), une sécheresse et une grande famine fit rage dans tout le Hijaz (la région Ouest de l’Arabie qui englobe la Mecque, Médine et Tabouk).

Pendant neuf mois, les gens connurent la pénurie et la misère.

Cet évènement fut appelé l’année des cendres à cause du manque de pluie qui donna à la terre une couleur cendrée; à cause de la poussière que les vents transportaient et qui ressemblait à la cendre; mais aussi en raison de l’état misérable des gens dont la couleur des visages devint cendrée.

Omar distribua aux gens tous les biens et les aliments qu’il y avait dans le Trésor public.

Il s’attrista tellement de la situation de sa communauté qu’il fit le serment qu’il ne consommerait pas d’aliments coûteux tel que le beurre, le lait et la viande mais le strict minimum tant que les gens seraient dans le besoin.

Ces privations se répercutèrent sur sa santé au point que sa peau jaunit et qu’il maigrit énormément à cause de la faim

. Le voyant dans cette situation extrême, son serviteur lui apporta du miel, du beurre et du lait.

Mais Omar ( ra ) refusa cette nourriture et lui dit : “comment ressentirai-je la souffrance de mes sujets, si je ne goutte pas moi-même à leur souffrance”.

Il lui ordonna ensuite de donner en aumône ce qu’il lui avait apporté.

Pour améliorer la situation, Omar envoya des lettres aux gouverneurs des provinces dans le Chem et en Irak pour demander de l’aide humanitaire, son message disait : “Au secours pour la communauté de Muhammad”.

Chaque gouverneur lui envoya une grande caravane contenant des provisions et des grains que le Calife conserva dans un entrepôt.

Il effectua ensuite une liste de tout ceux qui étaient dans le besoin et distribua les provisions en fonction des besoins de chacun.

  • Ceux qu’ont dit de lui certains auteurs occidentaux

► Dans son livre Mahomet and His Successors Irving Washington5 écrit :

“Toute l’histoire d’Omar montre qu’il était un homme doué d’un esprit au pouvoir immense, d’une intégrité inflexible et d’une justice intransigeante.

Il était plus que toute autre personne le fondateur de l’Empire islamique; concrétisant et exécutant les aspirations du Prophète; assistant Abou Bakr par ses conseils durant le bref Califat de ce dernier; et établissant de sages règlements pour l’administration du droit de façon rigoureuse tout au long de la rapide extension des conquêtes musulmanes.

La fermeté avec laquelle il supervisa ses généraux les plus populaires parmi leurs soldats et dans les régions les plus reculées où ils connurent leurs victoires est la grande preuve de son extraordinaire compétence à la gouvernance. Par l’humilité de son comportement et son mépris des grandes pompes et du luxe, il fut sur les traces du Prophète et d’Abou Bakr”.

► Dans The Caliphate : “Its Rise, Decline and Fall, Sir William Muir6 écrit :

La simplicité et le sens du devoir faisaient partie des principes fondamentaux d’Omar; son impartialité et son dévouement étaient les principales caractéristiques de son administration.

La responsabilité qu’il portait l’inquiétait tellement qu’il s’exclamait : “Comme j’aurais aimé que ma mère ne me mette pas au monde et comme j’aurais voulu n’être qu’un brin d’herbe.” Son sens de la justice était fort… Mais avec tout cela, il avait un coeur tendre, et nombreux actes de bonté nous furent rapporté le concernant tel que sa bienveillance envers les veuves et les orphelins.”

► Dans The Decline and Fall of the Roman Empire, Edward Gibbon7 affirme : “L’abstinence et l’humilité d’Omar n’étaient pas inférieures aux vertus d’Abou Bakr, sa nourriture consistait en pain d’orge ou en dattes; sa boisson était l’eau; il prêchait dans une tunique rapiécée à douze endroits.”

► Dans L’Encylopédie Britannica8 de 1888 à l’article Mohammedanism nous pouvons lire : “Omar fut le premier à avoir pris le titre d’Emir des croyants. Son règne a vu la transformation de l’Etat islamique qui depuis la péninsule Arabique devint un pouvoir mondial. Tout au long de cette remarquable expansion il parvint à controler attentivement la politique générale et mit en place les règles pour l’administration des régions conquises. La structure de l’Empire islamique tardif lui doit énormément en droit pratique…Il était un dirigeant trés influent; sévère envers les oppresseurs, mais aussi un ascète exigeant envers lui même. Il était universellement respecté pour sa justice.”

► Dans History of the Arabs, Philip Khuri Hitti9 déclare :  » Simple, aux habitudes frugales, énergique et doué, Omar était grand de taille, physiquement robuste et chauve. Après qu’il soit devenu Calife, il continua malgré tout à exercer son métier de commerçant pour s’entretenir. Tout au long de sa vie, il vécut de façon humble à la manière des chefs bédouins… Son caractère irréprochable devint un exemple à suivre pour tous les successeurs consciencieux. Il ne possédait qu’une seule tunique et qu’un seul manteau rapiécés. Il dormait sur un lit de feuilles de palmier et n’avait point d’autre souci que la pureté de sa foi, le maintien de la justice, la sécurité et le prestige de l’Islam et des Arabes. »

► Dans son Histoire d’Egypte Jurji Zaydan10 écrit : « A son époque, de nombreuses régions furent conquises, le butin se multiplia, les trésors des Perses et de l’Empire byzantin se déverserent en flots devant ses troupes, néanmoins, il manifesta un degré élevé d’abstention et de modération qui ne fut jamais surpassé. Il s’adressait au peuple en tenue rapiécée de cuir. Il était le premier à mettre en application ce qu’il disait. Il garda un oeil vigilant sur les gouverneurs et les généraux et s’enquérait attentivement de leur conduite…Il était juste avec tous les hommes et plein de gentillesse même avec les non-musulmans. La discipline fut maintenue partout lors de son règne. »

Dans 100 Men : A ranking of most influential persons in history (Les 100 hommes : Classement des cents personnes les plus influentes dans l’histoire) Michael H. Hart11, qui disons le au passage a classé le Prophète Muhammad en première position parmi les personnes les plus influentes de la planète écrit : « C’est durant les dix années du Califat d’Omar que se produirent les plus importantes conquêtes des Arabes…

  • Les réalisations d’Omar furent vraiment impressionnantes.

Il était après Muhammad, la figure principale de la propagation de l’Islam.

12 Sans ses rapides conquêtes, l’Islam ne se serait probablement pas répandu autant qu’aujourd’hui et l islam n aurait aucun avenir et cela serait un échec de L’ avenir de  la prophètie .

De plus, la plupart des territoires conquis durant son règne restèrent arabes jusqu’à aujourd’hui…Il est bien sûr évident que Muhammad est celui qui a le plus grand mérite dans ces réalisations

. Mais il serait une grave erreur que d’ignorer la contribution d’Omar

. Il est sûr que l’expansion (musulmane) devait se produire, mais on ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne une immense ampleur sous le brillant leadership d’Omar.

Cela pourrait surprendre qu’Omar_une personnalité pratiquement inconnue en Occident_ ait été classé plus haut que des hommes plus célèbres tel que Charlemagne et Jules César.

Pourtant, si on considère la dimension (territoriale) et le temps que prirent les conquêtes effectuées par les Arabes sous Omar, il s’avère que ces dernières furent considérablement plus importantes que celles de Jules César et de Charlemagne. »

Belgacem Marzougui

Notes :

1 Formule de sacralisation et d’entrée dans la prière canonique qui s’effectue en disant : Allahou Akbar

2 Sourate 33 Al Ahzab, verset 38

3 Verset 28, Sourate 35

4 Voir Sayyed Hosseyn Nasser, Lillahi thamma liltarikh.

5 Irving Washington (1782-1859) est un écrivain américain essayiste et historien.

6 William Muir est (1819-1905) est un orientaliste écossais spécialiste dans l’histoire de l’Islam.

7 Edward Gibbon (1737-1794) est un historien britannique connu pour son Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire Romain.

8 L’Encyclopédie Britannica est la plus ancienne encyclopédie généraliste de langue anglaise fondée en Ecosse dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle par Adam et Charles Black.

9 Philip Khuri Hitti (1886-1978) est un historien libanais spécialiste de l’Islam, du monde arabe et des langues sémitiques influencé par la pensée occidentale.

10 Jurji Zaydan est un historien chrétien

11 Michael H. Hart est un juif américain astrophysicien et historien né en 1937.

12 Il semble que l’auteur n’a pas eu conscience de l’importance d’Abou Bakr.


Ispahan, la ville de la Reine juive

Ispahan, la ville de la Reine juive

La légende dit qu’Ispahan a été bâti sur le lieu de chute d’Adam, après qu’il a été chassé du paradis. Mais à l’origine un peu comme Buda Pest il y avait deux villes de chaque côté d’un fleuve le Zayandeh Roud (Fleuve Matricielle), d’un côté une ville arménienne et de l’autre une ville juive, dont les vestiges des deux cités existent encore et ce sans compter les restes d’une cité zoroastrienne dont on peut encore voir la tour du silence dans les faubourgs de la ville.

Lors de la conquête arabo-musulmane, l’un des temples zoroastriens fut transformé en mosquée comme Sainte Sophie le fut à Constantinople. Ispahan a été fondé par « Sissin-Dokht », une femme n’en déplaise aux responsables de la république islamique, reine Sassanide, épouse de Yazdgerd 1er et mère du célèbre roi « Bahram-e Gur » (Bahram le chasseur de Zèbre). Sissin-Dokht (ou Shishin-Dokht) était juive et avait demandé à son mari, le Grand Roi, l’autorisation de bâtir « Ispahan » afin d’y installer les juifs de l’Empire. Dans la période islamique d’ailleurs, pendant longtemps Ispahan était appelé « Yahudieh » (la ville juive).

Jusqu’à l’époque Séfévide, Ispahan comptait une large communauté juive (on estime à 800.000 le nombre total de juifs d’Iran à cette époque). Sous la pression et parfois par une incitation financière, la plupart furent convertis à l’islam. L’accent particulier des Ispahanis est sans doute le vestige de leurs ancêtres juifs. La tombe de Sissin-Dokht se trouve aujourd’hui à Hamadan qui est vénérée aussi bien par les musulmans que les juifs mêmes.

C’est après la conquête arabo-musulmane que les deux villes fusionnèrent. Les Seldjoukides firent d’Ispahan la capitale de leur empire en 1050. Nizam al-Mulk [1] résidait à Ispahan et de là, il donnait ses instructions pour l’organisation de l’enseignement à Bagdad. L’ébauche de la mosquée du vendredi a été dessinée à ce moment-là. Par ailleurs, on ne retrouve pas des traces de l’art arabe dans l’architecture de cette ville.


Hormouzân, le vil perse

Hormouzân, vice-roi sous l’empereur perse Yazdajird, était gouverneur de plusieurs importantes provinces de l’ancienne perse. Quand les arabes envahirent la perse, Hormouzân les combattit. Il fut fait prisonnier et conduit à Médine. ‘Omar radhi Allahou ‘anh l’interrogeait souvent sur son pays pour s’en servir dans ses expéditions militaires. Hormouzân fut par la suite accusé de tremper dans l’assassinat de ‘Omar radhi Allahou ‘anh par le persan Aboû Lou’lou’a et fut exécuté.

Durant la bataille de Nahawand, parmi les jeunes hommes faits prisonnier par les Musulmans, il y avait un mazdéen nommé Fayrouz et surnommé Abou Lou’lou’a qui nourrissait de la haine contre ‘Omar. Mais il apparaît qu’il n’était pas seul, c’était un complot. Quelques jours avant la mort de ‘Omar, le Compagnon du Prophète Talha avait vu deux personnes réunies et n’avait pas compris de quoi il s’agissait. C’étaient Abou Lou’lou’a et un autre nommé Hourmouzan. Ce dernier était proche de Chosroês et avait vu quatre des empereurs perses. Lorsqu’il s’était trouvé devant ‘Omar, il avait dit : “J’ai vu quatre des empereurs perses mais je n’ai pas vu d’homme aussi imposant comme celui avec le bâton.

Il apparaît que c’est Hourmouzan qui a poussé Abou Lou’lou’a à commettre le meurtre. Il savait que la succession rapide des empereurs perses indiquait leur décadence proche. ‘Omar avait une parole qui était la preuve d’une forte perception, il disait : “J’aurai souhaité une montagne de feu entre nous et la Perse.” Il ne voulait avoir rien à faire avec eux. ‘Omar avait voulu aussi ne pas garder des esclaves perses dans Médine, mais le Compagnon du Prophète Al-Moughira Ibn Chou’ba insista pour garder Abou Lou’la qui le servait.

Un jour, Abou Lou’lou’a se trouva sur le chemin de ‘Omar. Il semblait vouloir provoquer un accrochage et il lui dit : “Mon maître Al-Moughira m’impose une taxe lourde.” ‘Omar lui demanda combien était la somme et, la trouvant petite, il le lui dit. Abou Lou’lou’a fit semblant d’être fâché et s’en alla. Quelques jours après, ‘Omar le rencontra et, voulant l’amadouer, il lui dit : “Veux-tu me fabriquer une meule ?” Abou Lou’lou’a répondit : “ Je t’en fabriquerai une dont tout le monde parlera.” ‘Omar avec sa perception habituelle regarda ses compagnons et leur dit : “Ce jeune homme me menace.” Ils lui dirent : “Pourquoi ne pas le renvoyer de Médine ?” — “Je ne cause pas du tort pour une supposition.” Conclue ‘Omar

Amr Ibn Maymoûn raconta la scène de la mort de ‘Omar et dit : “Un jour, pendant que ‘Omar guidait la prière de l’aube à la mosquée, je me trouvais au deuxième rang et je n’avais entre ‘Omar et mois que ‘Abdillah Ibn Mass’oud. Par Allah, ‘Omar récitait sourate An-Nahl avec ce verset : “Et ne faites pas comme celle qui défaisait brin par brin sa quenouille après l’avoir solidement filée, en prenant vos serments comme un moyen pour vous tromper les uns les autres, du fait que (vous avez trouvé) une communauté plus forte et plus nombreuse que l’autre. Allah ne fait, par là, que vous éprouver. Et, certes, Il vous montrera clairement, au Jour de la Résurrection ce sur quoi vous vous opposiez.(An-Nahl (Les Abeilles) : 92) et celui-ci : “ Abraham était un guide (‘Umma) parfait. Il était soumis à Allah, voué exclusivement à Lui et il n’était point du nombre des associateurs. « (An-Nahl (Les Abeilles) : 120). Lorsqu’il était arrivé à cet autre verset : “ Certes, Allah est avec ceux qui [L’] ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaisants. (An-Nahl (Les Abeilles) : 128), Abou Lou’lou’a qui s’était rapproché de ‘Omar lui donna deux coups de poignard, un dans l’épaule et l’autre dans le dos au niveau du foie. ‘Omar cria : “Allahou akbar, Allahou akbar (Allah est plus grand), le chien m’a tué.” Il tomba par terre en tirant ‘Abd Ar-Rahman Ibn ‘Awf par la main et lui disant : “Continue la prière à ma place.”

Les gens ne comprenaient pas ce qui était arrivé et Abou Lou’lou’a continua à donner des coups de poignard à gauche et à droite en courant, Il blessa treize personnes parmi les assistants dont sept moururent. Un des compagnons présent jeta sa cape sur lui mais l’homme se poignarda lui-même pour que les instigateurs du complot ne soient pas révélés.

‘Omar qui était étendu par terre en train de saigner demanda : “Est-ce l’un des Compagnons du Messager d’Allah qui a fait cela ?” A leur réponse négative, il loua Allah puisque personne d’entre eux n’avait du ressentiment contre lui et que ce n’était pas un Musulman.

Le médecin amené lui recommanda de faire son testament parce qu’il allait mourir. ‘Omar dit à son fils ‘Abdillah : “Mets ma joue par terre peut-être qu’Allah aura pitié de moi et me pardonnera.” Ensuite il lui dit : “Vas vers la mère des croyants ‘Â’icha et demande lui la permission de m’enterrer près de mes deux compagnons (Le Prophète et Abou Bakr). Ne lui dit pas le prince des croyants parce que je ne le suis plus mais dis-lui ‘Omar. Ensuite, après ma mort vas lui demander encore une fois la permission, car je crains qu’à la première fois, alors que je suis encore en vie, elle soit gênée de refuser.”

‘Abdillah trouva ‘Â’icha en larmes et disant : “Qui est-ce qui pourra emplir la place de ‘Omar dans la Umma.” A la demande de ‘Abdillah, elle répondit : “Par Allah, je voulais garder cette place dans la tombe pour moi, mais je laisse ce privilège à ‘Omar.”

Oui, ‘Omar méritait cette prédilection, puisse Allah le rétribuer pour ce qu’il a accomplit pour la Umma. Il a fondé une civilisation grandiose que nous n’avons pas su préserver.

‘Omar était étendu par terre évanoui. Les gens voulurent savoir s’il était mort ou pas encore. ‘Abdillah Ibn ‘Abbas qui le connaissait bien leur suggéra de lui rappeler que c’était l’heure de la prière et s’il était en vie il devait répondre surement. Ils s’exécutèrent et ‘Omar ouvrit les yeux et demanda : “Les gens ont accompli la prière ?” Ils répondirent par l’affirmative et il dit : “Louange à Allah car ils ne seront d’aucun bien sans la prière.”

Jusqu’au dernier souffle, ‘Omar se préoccupait des Musulmans alors que nous, en pleine santé, nous ne faisons que perdre futilement notre temps. Pour nous, la religion n’est que rites, nous n’arrivons pas à la concevoir comme une civilisation. Je vous prie d’agir.

‘Omar gisait dans son sang par terre et un jeune homme portant un habit très long s’approcha de lui et dit : “Ô prince des croyants, bon augure, c’est le Paradis pour toi.” ‘Omar lui répondit : “Mon neveu, relève ton habit. Cela est plus pur pour lui et plus déférent pour ton Seigneur.” Il est évident que ‘Omar avait été éduqué par le Prophète (Bpsl) qui disait : “Si l’Heure vient et que l’un de vous a une bouture en main, qu’il la plante.” Jusqu’à la dernière minute, ‘Omar essaye de donner de bons conseils.

Nous avons appris avec ce programme que ‘Omar est le bâtisseur d’une grande civilisation. Ne pouvons-nous pas l’imiter ? Il est mort mais nous sommes encore vivants, nous pouvons agir.
‘Omar fut assassiné par le perse haineux Abou Lou’lou-Firouz-Al-Farissi en pleine prière, car c’est ‘Omar qui fit tombé l’empire perse. Cet assassinat a été commandité par le perse Al-Hourmouzane. Le fils de ‘Omar, ‘Oubaydoullah, après des preuves et indices, décida de tuer Al-Hourmouzane et c’est ce qu’il fit. Cela engendra des problèmes car l’implication d’Al-Hourmouzane n’était pas évidente pour tous les compagnons. Ces derniers, par justice, réclamèrent le talion sur ‘Oubaydoullah alors qu’il était le fils de l’Emir ‘Omar. ‘Oubaydoullah fut amené au fils de Hourmouzane qui décida de ne pas venger son père pour Allah et par reconnaissance de la justice des compagnons. Ce litige ne se solda que par une diyat (compensation pécuniaire payée pour un meurtre si l’option du talion n’est pas choisi par les proches ou le juge) que ‘Othmane paya de sa poche (Al-‘Awassime-Minal-Qawassime/Ibn-’Al’arabi/17).

 

 

 


Les noms du « Mahdi » des chiites

Al Bâsit (le généreux) il s’agit d’un des 99 noms parfaits d’Allah ‘aza wa jal

Al Haqq (la verité) il s’agit d’un des 99 noms parfaits d’Allah ‘aza wa jal

Al Qabid (celui qui sait, il s’agit d’un des 99 noms parfaits d’Allah ‘aza wa jal)

Rab al ardh (la divinité de la terre)

Astaghfiru ALLAH al-ladhi la ilaha illa huwal hayyul qayyum wa atubu ilayhi !

 

Awqidmou (son nom dans la Torah) اوقيدمو

Mahmid al akhir (son nom dans l’Evangile)

Eyzed Shanass (nom zoroastrien) ايزد شناس

(«Celui qui a des connaissances sur Izad est un mot du nouveau persan qui tire son origine dans « Yazata » adjectif d’origine avestique dérivé de la racine verbale yaz se référant au culte, à l’honneur, à la vénération ». De la même racine vient Yasna de l’avestique signifiant « culte, sacrifice, oblation, prière ». Un yazata est donc « un être digne de culte» ou «un être saint ».)

Eyzed Nichan (nom zoroastrien) ايزد نشان

(«Celui qui illustre Dieu»)

Kiqbad Dawam (son nom zoroastrien qui signifie « le chargé de la vérité ») كيقباد دوّم

Bahram بهرام

(Ce nom a été porté par nombreux rois sassanides, il s’agit du nom de la divinité de l’hypostase de la victoire )

Barwiz (le victorieux en persan) پرويز

Al Hachir (celui qui rassemble)

Khatm al a’imma (le sceau des imams)

Khossrou خسرو

(kisra titre de roi des perses, leur Qaïm sera donc le roi des perses)

Khoujssata خجسته

Khada Chanass خدا شناس

(un titre persan, signifie celui qui a connaissance de Dieu)

Debatul ardh (la bête de la terre, celle de la fin des temps) دابة الارض

Rahenma

Zand afriss زند أفريس

Sarouch Ized سروش ايزد

Al sultan al ma’moul (le prince de l’espoir)

Sadratul muntaha (Le lotus de la limite)

Chamâtyl شماطيل

Sahab al koura al baydha’ (le maitre du globe blanc)

Taleb al tourâth (celui qui demande les trésors)

Al ghayat al qasswa’ (l’ambition extrême)

Al firdaws al akbar (le Firdaws le plus grand…)

Fayrouz (la turquoise, la pierre) فيروز

Farkhanda فرخنده

Fidmou’a قيذموا

Al Qutb (l’étoile)

Kachif al ghattâ (celui qui découvre le caché)

Al Kamal (le parfait, le complet)

Kaaz (celui qui revient et qui répète en persan) كاز

Landitâra لنديطارا

Massih al zaman (le Messie du temps)

Source : «Al-najmu Al-Thāqib ‘par Hussein Nouri Al-Tabrissi.


La Conquête de l’Iraq

La Conquête de l’Iraq

Après Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui), Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut le chef des troupes musulmanes à Hira en Iraq. Une fois, il réussit à repousser une attaque ennemie Cependant, le bruit courait que, les Perses se préparaient pour un autre mauvais coup. Aussi Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) partit à Médine afin d’expliquer cela au Calife.

Un jour après que Mouthanna Ibn Harith (Qu’Allah soit satisfait de lui) eût atteint Médine, Abou Bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui) mourut.

Mais avant de mourir, il insista avec ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) pour qu’il dirige ses premières pensées vers l’Iraq.

Les gens des régions lointaines commençaient à affluer à Médine afin de prêter serment au nouveau Calife.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) profita de leur présence pour les inciter à participer à la Campagne Iraquienne. Mais la plupart considéraient que seul Khalid (Qu’Allah soit satisfait de lui) pouvait faire face à l’ennemi. Le Calife enleva d’eux cette mauvaise idée que l’Islam ne pouvait rien faire sans un homme particulier, si grand qu’il soit.

Finalement, le chef bien connu des Banou Thaqif : Abou ‘Oubaid Thaqafi fut volontaire pour se battre pour la cause d’Allah. Son exemple fut suivi par beaucoup d’autres personnes.

Et c’est justement à Abou ‘Oubaid Thaqafi (Qu’Allah soit satisfait de lui) que fut confié le commandement des opérations iraquiennes.

Défaite de Jahan et de Narsi

Les défaites en Iraq ont désespéré les chefs de l’Iran. Les nobles laissèrent de côté leurs différents et se réunirent en conseil. Après beaucoup de réflexion, ils couronnèrent la princesse Pourane Doukt comme impératrice. Le célèbre et noble Roustom fut désigné comme ministre principal et général en chef.

Tout d’abord, il reprit les régions frontières tombées aux mains des musulmans. Ensuite, il envoya deux grandes armées sous ses habiles commandants Jahan un célèbre noble, et Narsi, un prince.

La première bataille de Abou ‘Oubaid fut menée contre Jahan à Namariq. Vaincu, Jahan, fut fait prisonnier par un soldat musulman. Ce dernier ne savait pas qui était son prisonnier.

– « Je suis un vieil homme, dit Jahan, laissez-moi m’en aller, je vous donnerai de l’argent. »

Le soldat fut d’accord.

Mais d’autres soldats identifièrent Jahan et le traînèrent devant Abou ‘Oubaid. Jahan lui raconta comment il fut libre. La plupart des soldats s’opposèrent. Mais Abou ‘Oubaid (Qu’Allah soit satisfait de lui) déclara :

– « Nous devons honorer la parole donnée par l’un d’entre nous. L’Islam ne permet pas de revenir sur sa parole. »

Alors, Jahan fut mis en liberté.

Les Perses qui fuyaient de Namariq rejoignirent l’armée de Narsi.

Mais ce dernier fut aussi vaincu. Ces deux victoires eurent un effet salutaire dans les régions frontières. Les nobles et les chefs de ces régions se présentèrent devant Abou ‘Oubaid pour prêter serment.

L’égalité en Islam

Quelques chefs des régions frontières apportèrent un repas bien préparé pour Abou ‘Oubaid.

– « Est-ce que ce genre de repas est pour moi seul ou pour l’armée entière ? » demanda-t-il.

– « Il est très difficile en un temps si court de préparer cette sorte de nourriture pour toute une armée ! » dirent-ils.

– « Très bien ! » répondit le Commandant musulman.

– « Ces hommes et moi sommes Compagnons pour répandre notre sang. Il m’est impossible de ne pas manger avec eux et je mange ce qu’ils mangent. »

Ce fut là, quelque chose de jamais entendu par ces chefs fiers qui utilisaient le mode de vie des Perses. Cette façon de vivre des musulmans les étonna.

La bataille du Pont

La défaite de Jahan et de Narsi inquiéta Roustom qui décida de réagir. Immédiatement, il rassembla une armée immense qu’il plaça sous le commandement de son plus brave général Bahman Jadouya. Ce dernier reçut le fameux Dourfash Kawayani ; le drapeau sacré de l’Iran que l’on utilisait seulement à des occasions très spéciales.

Au cours du mois de Cha’bane, Abou ‘Oubaid rencontra à nouveau l’armée perse sous le commandement de Bahman. L’Euphrate (nom d’un fleuve en Iraq) coulait entre les deux armées. Bahman demanda à Abou ‘Oubaid lequel d’entre eux le traverserait. Les chefs de l’armée musulmane voulaient rester sur cette rive. Mais, par suite de réflexion, Abou ‘Oubaid choisit de se battre de l’autre côté du fleuve.

Un pont fut construit et les musulmans traversèrent le fleuve. Là, ils se trouvèrent en désavantage. Le sol étant accidenté, l’armée ne pouvait pas se mouvoir librement.

En plus de cela, les Perses étaient protégés par un mur épais d’éléphants. Les chevaux des musulmans, ne les ayant jamais vus auparavant, furent paniques et devinrent difficiles à contrôler.

Voyant cela, Abou ‘Oubaid (Qu’Allah lui fasse miséricorde) demanda aux hommes de descendre de cheval. Avec leur épée, les hommes coupèrent la bride des chevaux et les tuèrent.

Mais les éléphants posaient encore un problème car ils piétinaient les hommes à mort. Un grand éléphant blanc qui conduisait le troupeau des éléphants devint bientôt une terreur Partout où il passait, les musulmans furent effrayés et leurs lignes rompues.

Abou ‘Oubaid décida de réagir. D’un coup d’épée, il trancha la trompe de l’animal. Aussitôt, la bête en colère le piétina mortellement. Son frère qui s’avançait en tenant l’étendard des musulmans rencontra la même fin ; de cette même façon moururent sept parents d’Abou ‘Oubaid (Qu’Allah soit satisfait d’eux et leur fasse miséricorde).

Alors l’armée musulmane chancela. Il y eut une ruée vers le pont. Mais ce dernier n’existait plus, car il avait été coupé par un jeune homme des banou Thaqif de peur que les musulmans ne prennent la fuite.

La situation était désespérée.

Mouthanna (qu’Allah soit satisfait de lui), maintenant chef, ordonna de reconstruire le pont. Pendant ce même temps, il retint l’ennemi. Mais l’armée musulmane avait subi une lourde perte. Presque quatre mille hommes périrent noyés. Seulement trois mille sur neuf mille purent être sauvés.

Préparation de la revanche

La défaite attrista ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui). Il fut aussi très touché pour les précieuses vies perdues. Il fit dire aux différentes tribus de se battre maintenant sous le commandement de Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui).

Ce dernier ne tarda pas à avoir assez d’hommes pour recommencer la bataille. Maintenant Roustom choisit Mehran pour combattre les musulmans. Ce général avait une grande expérience de la guerre arabe. Roustom était sûr que Mahran serait plus qu’un égal pour Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui). Pour l’être davantage, il mit sous son commandement douze mille hommes de la Garde Royale.

Les deux armées se rencontrèrent à Koufa. L’Euphrate coulait entre eux. Mehran demanda à Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) s’il le traverserait.

Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) refusa et les perses traversèrent le fleuve.

La bataille commença. Ce fut un combat farouche. Les perses étaient supérieurs en nombre. Mais les musulmans combattaient désespérément. Avec une étonnante hardiesse, ils pénètrent au coeur de l’armée perse.

Un jeune homme des Banou Taghlab identifia Mehran, courut vers lui, et lui trancha la tête. Ensiuite, il cria : – « Je suis un Banou Taghlab, le tuteur du commandant perse. »

Le désordre s’étendit dans l’armée perse. Il y eut une violente ruée vers le pont. Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) avait prévu cela. Il fut enlever le pont avant que l’ennemi ne le passe. Des milliers de perses, en fuite, se noyèrent. Pas moins de cent mille d’entre eux perdirent leur vie dans cette bataille.

La victoire musulmane fut complète. Tout l’Iraq et l’Euphrate étaient maintenant aux mains des musulmans.

Yezdgird couronné roi

La défaite avait beaucoup troublé les chefs de Perse. Les nobles se réunirent à nouveau en conseil.

– « La situation doit être sauvée ! Dirent-ils. Pour cela, aucun prix ne doit considéré comme trop élevé. »

Finalement, ils furent d’accord qu’une femme ne pouvait pas diriger les affaires de l’Etat. Ils la remplacèrent par un roi, jeune homme d’esprit de vingt-et-un ans du nom de Yezdgird. Le nouveau roi commença sa tâche en bon ordre, réorganisa l’armée, renforça les défenses frontières, incita les nobles à passer à l’action. Chacun en Iran, ressentit une nouvelle vague d’espoir. Certaines régions de i’Iraq, prises par les musulmans furent reprises. Lorsque ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) sut cela, il ordonna à Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) de se retirer de la frontière arabe.

Le Calife ne voulait pas risquer la vie de ses hommes.

Par conséquent, Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui) réunit son armée et alla camper à Dhiqar, un avant poste arabe.

Tout l’Iraq revint à nouveau aux mains des perses.

Pendant une courte période, la Perse parut de nouveau puissante ayant repris tout ce qu’elle avait perdu. Le jeune Yezdgird sembla lui redonner son passé glorieux. Tous étaient unis dans la joie, mais cela fut pour une courte durée. Les événements à la frontière prenaient une tournure inquiétante.

La bataille de Qadissiya

Commençant les préparatifs, des ordres furent envoyés aux gouverneurs de choisir de braves guerriers, des généraux expérimentés, de bons orateurs et de les expédier vers la capitale. Bientôt, Médine fut rempli des meilleurs fils de l’Islam.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) voulait lui-même conduire l’armée ; Talha, Zoubair, Abdur Rahman et d’autres célèbres Compagnons étant désignés comme chefs des différents régiments.

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) marcha à la tête de l’armée sur une distance de trois miles. Puis, il s’arrêta afin de décider si oui ou non, il devait prendre la tête de cette armée. L’opinion générale était pour, mais les vétérans (vieux soldats) dirent que c’était un risque car personne ne pouvait prédire le résultat de la bataille.

S’ils la perdaient, rien ne leur rendrait leur prestige et leur confiance. Finalement, le commandement fut confié à Sa’d Ibn Abi Waqqaas (Qu’Allah soit satisfait de lui), l’oncle maternel du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) retourna à Médine.

Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) continua sa marche jusque Koufa. Là, il apprit la mort de

Mouthanna (Qu’Allah soit satisfait de lui). Le frère de Mouthanna, avec son armée de huit mille hommes se joignit à Sa’d et lui transmit des informations importantes que Mouthanna avait pu obtenir.

Tout en étant à Médine, ‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) pensait soigneusement aux plus petits détails de la Campagne et, transmettait constamment des instructions à Sa’d.

En ce qui concerne l’organisation de l’armée et sa halte à Qadissiya, c’est encore ‘Umar qui le décida. Ensuite, il étudia une carte détaillée de la région environnante. A la lumière de cette carte, il envoya de nouvelles instructions concernant les tactiques à utiliser.

Yezdgird entend des conversations étranges

Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) reçut l’ordre qu’une offre de paix soit faite à l’ennemi avant que la bataille ne commence. Il choisit alors quatorze chefs de différentes tribus pour être les ambassadeurs de l’Islam.

Yezdgird tint sa Cour pour les recevoir. La Cour étant un miroir de pompe et de gloire, les Perses voulaient éblouir ces habitants du désert par le spectacle de leur splendeur. Mais les Musulmans se trouvaient n’être vêtus que de rudimentaires vêtements. Avec leurs châles du Yémen sur les épaules, leurs bottes de cuir, leurs fouets à la main, ils pénétrèrent fiers dans la Cour royale. Les courtisans et l’Empereur furent stupéfiés de la conduite intrépides de ces arabes.

Les pourparlers de paix commencèrent, Yezdgird demanda aux ambassadeurs ce qui les amenait dans son territoire. Na’man Ibn Maqram (Qu’Allah soit satisfait de lui), chef de la Délégation, s’avança et dit :

– « O roi ! Il n’y a pas longtemps, nous étions un peuple ignorant et sauvage.

Allah nous a donné Sa miséricorde en nous envoyant Son Prophète qui nous montra le Chemin de la Vérité. Il nous a appelés vers la bonne vie et nous a délivrés de tous les maux. Il avait dit que si nous acceptions son Message, nous serions heureux ici bas et aussi dans l’Autre Monde. Nous avons accepté son Message. Il nous a alors ordonnés de la transmettre aux peuples voisins. Ce Message est l’Islam, source de tous les Biens. L’Islam dit clairement ce qui est Bien et ce qui est Mal. »

– « O nobles d’Iran ! Nous vous appelons à la paix. Si vous l’acceptez, rien ne peut être mieux ! Nous vous laisserons le livre d’Allah qui sera votre guide. Vous n’aurez qu’à suivre ses Commandements. Dans le cas contraire, vous paierez la Jizya (l’impôt de capitulation) et serez sous notre surveillance. Nous vous assurerons qu’il n’y aura plus d’injustice, ni de mal dans votre pays. Si vous refusez cela aussi, l’épée devra alors décider. » Yezdgird avait écouté calmement ce discours ; puis il dit :

– « O arabes ! Il n’y a pas si longtemps, aucun peuple n’était aussi misérable que vous. Notre plus petite faveur vous était suffisante. A chaque fois que vous faisiez un mal, nous écrivions à un chef de frontière qui vous remettait en bon ordre (dans le bien). Je vous conseille de renoncer à votre fantaisie de conquête. Si vous n’avez pas suffisamment de nourriture, faites-le nous savoir, nous vous en enverrons. Nous vous désignerons un bon chef qui pourra vous traite avec bonté. »

Quand le roi eut terminé, Moughira Ibn Zarara (Qu’Allah soit satisfait de lui) se leva et dit :

– « O roi ! Nous étions certainement aussi misérables que vous avez dit, peut-être mêmes pires. Nous mangions des animaux morts, étions nus et dormions sur le sol dur. Mais depuis que le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) st apparu parmi nous, nous avons totalement changé. Son merveilleux enseignement et son exemple de loyauté ont fait de nous les chefs de ce monde. Même de fiers rois comme vous ont peur de nous maintenant.

– « O Roi ! Une nouvelle conversation est inutile. Ou vous acceptez le Prophète d’Allah en vous inclinant devant son enseignement béni ou bien vous payez la Jizya. Si vous n’acceptez aucune de ces deux choses, alors attendez que l’épée décide ! »

Les paroles de Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) fâchèrent le roi :

– « Par Yazdan ! Cria-t-il en colère, si ce n’était pas contre la loi que de répandre le sang des envoyés, je vous aurais fait décapités. Mais j’ai envoyé Roustom pour s’occuper de vous. Il vous enterrera ainsi que tous vos camarades dans les tranchées de Qadissiya. »

Puis le roi demanda :

– « Qui est le plus respectable parmi vous ? »

– « Moi ! répondit Asim Ibn ‘Umar. »

Le roi prit un panier plein de terre et le plaça sur sa tête. Asim partit avec le panier, le plaça devant le Commandant Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui déclara :

– « Félicitations pour la victoire ! L’ennemi nous a remis lui-même sa terre. »

Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui), très content, considérait cela comme un bon présage pour la victoire musulmane. Plus tard, les événements prouvèrent qu’il avait eu raison.

Roustom humilié

Avec une armée de cent vingt mille hommes, Roustom se dirigea vers Qadissiya. Mais il avait peur du courage des musulmans. Aussi continuait-il à remettre chaque fois la bataille.

Les envoyés ne cessaient d’aller et venir d’un côté à un autre.

Le dernier à visiter Roustom fut Moughira Ibn Shou’ba (Qu’Allah soit satisfait de lui). Roustom fit tout ce qu’il pût pour éblouir l’envoyé arabe : il s’assit sur un trône d’or, avec une couronne de diamant à la tête. Toute la Cour était recouverte de brocart, d’or et de diamant.

Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) descendit de cheval et se dirigea vers le trône de Roustom. Il y a monta et s’assit près de lui. Tous ceux qui étaient présents furent déconcertés.

Les Gardes coururent sur Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) et le firent descendre du trône.

Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) resta indifférent. S’adressant aux courtisans, il dit :

– « O nobles d’Iran ! Je pensais que vous étiez sages. Mais vous avez prouvé votre stupidité. Nous, musulmans, n’élevons pas les hommes au rang de Dieu. Le faible parmi nous ne croit pas au pouvoir du fort. Je pensais que vous aussi faisiez cela. Je ne savais pas que le fort parmi vous était hautement considéré et adoré par le faible. Je ne savais pas que vous ne croyiez pas à l’égalité des hommes. Si je savais cela, je ne serai jamais venu voir votre Cour. Mais laissez-moi vous dire que vous ne pouvez pas sauver votre Empire avec ces méthodes. »

Le discours de Moughira (Qu’Allah soit satisfait de lui) mit fin aux pourparlers de paix. Mais ses paroles continuaient à résonner dans les oreilles des nobles perses.

– « Ces paroles disent plus que la vérité » dirent quelques uns.

– « Il incite le peuple contre nous » dirent d’autres.

– « Ceux qui méprisent les arabes sont réellement stupides » dirent d’autres encore.

La bataille

Au moins de Mouharram, la bataille de Qadissiya commença enfin.

Sa’d Ibn Abi Waqqaas (Qu’Allah soit satisfait de lui), le commandant musulman était malade. Aussi s’asseya-t-il sur le toit d’une maison toute proche afin de diriger les opérations.

Après la prière de l’après-midi, Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) ordonna l’attaque. Comme c’était la pratique musulmane, le Commandant cria trois fois :

– « Allah est très Grand. »

Au quatrième cri, l’armée entra en action.

Le combat continua tard dans la soirée. Les éléphants perses furent à nouveau une épouvante pour les chevaux arabes. Les archers musulmans firent de leur mieux pour les atteindre ainsi que leurs cavaliers. Mais ce problème resta sans solution.

Le premier jour s’acheva avec un avantage du côté perse.

Les blessés furent laissés aux soins des femmes, les morts, enterrés.

Le matin du second jour, la bataille continua.

Mais avant la bataille, des petits groupes de renfort provenant de Syrie, commencèrent à arriver et cela dura jusqu’au soir jusqu’à se chiffrer à six mille hommes supplémentaires.

Cette stratégie (de petits groupes) utilisée fit penser aux perses que l’armée musulmane grossissait à une vitesse effrayante et la peur se propagea dans leur coeur.

Les troupes syriennes élaborèrent une manière très ingénieuse de combattre le danger des éléphants difficilement contrôlables. Les deux armées luttèrent à mort jusqu’à minuit. Bahman, le prince Shaar Baraz et beaucoup d’autres chefs perses furent tués.

L’avantage passa du côté des musulmans.

Un étrange incident

Un incident étrange eut lieu au second jour de la bataille de Qadissiya. Abou Mahjan Thaqafi, grand guerrier et grand poète avait été mis en prison par le Général Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) parce qu’il s’était énivré.

De la fenêtre de sa prison, ce brave guerrier regardait la scène de la Bataille. Il voulait être un soldat de cette Bataille. Passa à ce moment là Salma, la femme du général Sa’d Ibn Abi Waqqaas. Il la supplia de le libérer afin de pouvoir combattre et déclara :

– « Si je suis encore en vie jusque ce soir, je reviendrai dans ma cellule en m’enchaînant moi-même. »

Touchée par cet appel, elle le libéra. Aussitôt, il se lança dans la Bataille.

Du toit de sa maison, le général Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) observait le courage et la performance d’un de ses guerriers qui brisaà lui seul la ligne ennemie. Il était rempli de joie pour son courage et voulait savoir qui était-ce.

La nuit venue, Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui) revint à la prison et s’enchaîna lui-même.

Le lendemain, Salma raconta à son mari son geste envers ce brave prisonnier. Ce n’est qu’à ce moment là que Sa’d sut qui était ce courageux guerrier d’hier.

– « Par Allah ! Cria Sa’d, je ne peux pas garder derrière les barreaux un tel homme qui aime tant les musulmans.»

Et Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui) fut libéré.

– « Par Allah ! s’écria à son tour Abou Mahjan (Qu’Allah soit satisfait de lui), jamais je ne toucherai plus à une goutte de vin. »

Déroute des perses

La bataille entra dans son troisième jour. Les éléphants perses posaient encore un problème. Sa’d (Qu’Allah soit satisfait de lui) demanda à deux soldats comment pouvaient-ils au mieux se débarasser de ce problème.

– « Crevez leurs yeux dirent ils. »

Deux gros éléphants conduisaient le troupeau. D’abord à l’un, deux personnes en même temps crevèrent chacun un oeil. Puis l’un des deux soldats trancha la trompe. La même chose fut faite à la seconde bête.

Fous de douleur, les éléphants se dirigèrent vers la rivière en chancelant.

Le reste du troupeau les suivit et on ne les revit plus.

La bataille fit rage toute la journée et toute la nuit. Le lendemain matin, les chefs des différentes tribus arabes demandèrent à leurs hommes de lancer l’attaque finale.

A cet appel, ils foncèrent dans les lignes ennemies, épées à la main.

Avant midi, ils se trouvaient au coeur de l’armée perse.

Quelques hommes arrivèrent près de Roustom qui, pourtant se trouvait loin en arrière de ses troupes. Assis sur son trône d’or, Roustom dirigeait la bataille.

Pris par surprise, il essaya de se défendre mais fut tué finalement par un soldat musulman du nom de Hilal Ibn ‘Alqama (Qu’Allah soit satisfait de lui). Ce dernier monta sur le trône de Roustom et cria : – « Par le Seigneur de la Ka’ba ! J’ai tué Roustom. »

La mort de Roustom acheva la défaite perse.

Le Daroufsh Kawayani tomba aux mains des musulmans.

Trente mille perses furent tués eu cours de cette bataille. La perte des musulmans fut de huit mille tués.

Le Calife reçoit les nouvelles

‘Umar (Qu’Allah soit satisfait de lui) qui était très anxieux à propos du résultat de la bataille se réjouit de la victoire des musulmans.


Ash Shaykh Muhammad Abû Zahrah Al Azharî sur les chiites partisans de Abdallah Ibn Saba

Ash Shaykh Muhammad Abû Zahrah Al Azharî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit sur les chiites partisans de Abdallah Ibn Saba:

« Ce sont ceux qui ont suivi ‘Abd Allâh Ibn Saba°, qui était un juif de la Hîrah, ayant manifesté en apparence son entrée en Islâm. Sa mère fut une esclave noire, c’est pour cela qu’on l’appelait « fils de la noire ».

[…] Il était parmi les détracteurs les plus déclarés de ‘Uthmân. Il a propagé progressivement ses idées et ses perversions dans les rangs des Musulmans, et la plupart sont issues de propos inventés et faussement attribués à ‘Alî (qu’Allâh l’agrée).

Il commença dans un premier temps à propager parmi les gens qu’il a trouvé dans la Thorah que chaque Prophète a un légataire (wasî), que ‘Alî est le légataire de Muhammad (que Le Salut et La Paix d’Allâh soient sur lui) et qu’il est le meilleur légataire, de même que Muhammad est le meilleur des Prophètes. Puis il affirma que Muhammad reviendra à la vie de l’ici-bas et disait : « Je m’étonne de celui qui affirme le retour de ‘Îsâ et qui n’affirme pas le retour de Muhammad. » Il prit pour argument Sa Parole (exalté soit-Il) : « Celui qui t’a prescrit le Qur°ân te ramènera certainement là où tu (souhaites) retourner. ». »

Alors qu’en réalité, ce verset n’indique que le fait que le souhait du Prophète aleyhi al salat wal salam de retourner à Makkah sera exaucé.

Ash Shaykh Abû Zahrah continue en ces termes :

« Puis, graduellement, il passa de cela à l’affirmation que ‘Alî (qu’Allâh l’agrée) serait Allâh. Lorsque ‘Alî apprit cela à son sujet, il s’apprêta à le tuer, mais ‘Abdu Llâh Ibn Al ‘Abbâs lui dit de ne pas le faire et lui fit remarquer : « Si tu le tues, tes partisans se diviseront à ton égard alors que tu as l’intention de retourner combattre les gens du Shâm. » Alors ‘Alî l’exila à Sâbât Ul Madâ°in.

Lorsque ‘Alî (radhi Allahou ‘anh) fut tué, Ibn Saba° profita de l’amour que les gens vouent à ‘Alî (radhi Allahou ‘anh) et se mit à propager à son égard des mensonges tissés par son imagination fertile, afin d’égarer les gens et semer la perversion. Il se mit à dire aux gens que la personne tuée n’était pas ‘Alî, mais plutôt un diable qui avait pris sa forme, que ‘Alî est monté au ciel, tout comme ‘Îsâ Ibn Maryam (aleyhi al salam).

Il dit en outre : « De même que les juifs et les chrétiens ont menti au sujet de la mort de ‘Îsâ, les kharijites (khawârij) ont menti en prétendant que ‘Alî fut tué. En réalité, les juifs et les chrétiens ont vu un homme crucifié qui ressemblait à leurs yeux à ‘Îsâ. De même ceux qui ont affirmé que ‘Alî fut tué n’ont vu qu’un homme tué ressemblant à ‘Alî, et ont cru que c’était lui. En réalité il est monté au ciel : l’orage est sa voix et l’éclair est son sourire. »

Ainsi, lorsqu’un Saba°ite entend l’orage il dit : « Que La Paix soit sur toi ô Commandeur des Croyants. »

[Aussi], ‘Umar Ibn Shurahbîl rapporte que l’on dit à Ibn Saba° que ‘Alî fut tué ; il dit alors : « Quand bien même vous nous apporterez sa tête enroulée dans un tissu, nous ne croirons pas qu’il est mort. Il ne va mourir que lorsqu’il descendra du ciel et possédera la terre et tout ce qu’elle porte. ». » [Tarîkh Ul Jadal].

Al Imâm ‘Alî Al Jurjânî (rahimahuLlah) confirme cette description de la secte Saba°iyyah en disant : « Celui-ci (Ibn Saba°) disait à ‘Alî : « Tu es véritablement Allâh ! ». ‘Alî l’exila [ensuite] à Ctésiphon (madâ°in). Il soutenait aussi que ‘Alî n’était pas mort et n’avait pas été tué, mais que son meurtrier ‘Abd Ur Rahmân Ibn Mujlam tua un diable qui avait pris la forme de ‘Alî (qu’Allâh soit satisfait de lui). Il prétendait encore que ‘Alî se trouvait dans le nuage et que le tonnerre était sa voix et l’éclair sa cravache ; qu’il reviendrait sur terre après un certain temps en y répendant la justice. Ses partisans disaient, au moment où le tonnerre grondait :« Que La Paix soit sur toi ô Commandeur des Croyants ! ». » [Al Kitâb Ut Ta’rîfât].

Ibn Saba° était en réalité un hypocrite qui proclamait l’Islâm en publique et cherchait à diviser les Musulmans dans son for intérieur. Contrairement à beaucoup d’hérétiques se réclamant de l’Islâm, il n’était pas un égaré convaincu dans ses opinions, mais un semeur de trouble qui cherchait un prétexte pour diviser les Musulmans et semer le désordre au sein de la Communauté Musulmane. Voyant toute l’agitation qu’il y avait autour de Sayyidinâ ‘Alî (qu’Allâh honore sa face), il le prit ainsi pour cible ; il n’était pas un amoureux de Sayyidunâ ‘Alî ayant dévié. Sayyidunâ ‘Alî connaissait ses intentions et le détestait.

Le Sabâ°isme est une doctrine déclarée mécréante à l’unanimité des Savants parmi les Ahl Us Sunnah suite aux nombreuses hérésies contraires aux fondements même de la Croyance Islamique professées par ce courant.


« Wahhabite »

Aboû Bassir al-Tartoûssî :

“Malgré ma répugnance envers les appellations nouvelles qui divisent les musulmans et qui ne les assemblent, je déclare clairement et ouvertement, sans un quelconque fanatisme et parti pris, que je suis Wahhabi, et parmi ceux qui sont honorés par l’amour du Sheikh Mouhammad Ibn ‘Abdel Wahhab et par l’amour de son prêche.

Si le Wahhabisme signifie l’appel au Tawhid et au dogme authentique, l’abandon de l’association, son désaveu ainsi que celui de ses partisans, comme c’était le cas du prêche du Sheikh, alors oui, je suis Wahabi !

Si le Wahhabisme signifie l’attachement à la sounna confirmée et authentique, et l’abandon de l’innovation et des superstitions, comme c’était le cas du prêche du Sheikh, alors oui, je suis Wahhabi ! Si le Wahabisme signifie le combat des tawâghîtes [tyrans] injustes, et le combat de l’association et des associateurs, comme c’était le cas du prêche du Sheikh, alors oui, je suis Wahhabi !

Si le Wahabisme signifie le juste milieu, sans un quelconque penchant vers l’extrême ni vers l’Irjâ, comme c’était le cas du prêche du Sheikh, alors oui, je suis Wahhabi !

J’ai certes attentivement observé le cas des révoltés hostiles envers le Sheikh et son prêche, j’ai trouvé qu’ils sont;

Soit mécréant, soit chiite rafidite, soit soufis extrémiste, soit innovateur égaré, soit un ignorant répétant ce qu’il entend, sans connaître quoi que ce soit du Sheikh et de son prêche.”